Magic est sans doute l'un des meilleurs films sur la schizophrénie que j'ai pu voir jusqu'à lors. J'ai beaucoup apprécié le fait que le doute ne plane jamais : on sait que l'entité maléfique n'a pas d'existence propre. C'est donc un portrait psychologique assez poussé qui nous est fait d'un homme à la fois vulnérable et tyrannique. Hopkins a d'ailleurs vraiment le physique de l'emploi et révulse par son côté tortue trouble. Les scènes avec Peg sont effrayantes, on se demande toujours s'il va franchir la limite, laisser sa furie se déchainer.
Le scénario comporte quelques longueurs, mais est globalement pas mal ficelé. Les meurtres commis par Corky ne sont pas parfaits et conduisent à sa chute, ce qui est plutôt réaliste compte tenu de son état mental. L'univers de la magie est vite mis de côté, ce qui ne m'a personnellement pas dérangée car l'intéret ne se trouve pas là et il est effectivement plus fructueux de se pencher sur la schizophrénie du personnage.
L'atmosphère joue pour beaucoup dans l'aura de ce film : la petite échappée parmi les arbres mornes donne tout son cachet glauque à l'ensemble. On ressent une sensation d'enfermement malgré ces grands espaces naturels, les intérieurs tristes n'offrent pas de réconfort. Je salue également la performance de Hopkins que j'ai trouvé vraiment hideux dans ce film, ce qui donne de la crédibilité à son personnage.