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C’est une comédie romantique qui voulait être moderne — féminine, vive, lumineuse — mais qui, à force de vouloir bien faire, s’épuise dans sa propre bonne volonté. Maintenance Required avait tout pour plaire : une héroïne indépendante, un décor original, un enjeu doux-amer entre fierté et abandon. Pourtant, quelque chose ne prend pas. Le film patine, comme si ses émotions glissaient sur un sol trop propre.
Charlie, garagiste dans un atelier exclusivement féminin, aurait pu être ce personnage rare qu’on regarde sans filtre : une femme libre, cabossée, contradictoire. Mais Lacey Uhlemeyer, peut-être trop soucieuse de la rendre exemplaire, la fige dans une posture. Elle devient symbole avant d’être vivante.
Alors, quand le rival s’installe en face, quand le flirt s’invite sous les néons, on voudrait trembler un peu, sourire même — mais tout semble prévu d’avance.
Le scénario avance avec la régularité d’un moteur électrique : sans raté, sans imprévu, sans chaleur. La romance épistolaire — cette correspondance avec l’ennemi qu’elle ignore — aurait pu offrir de beaux moments de trouble. Mais le film se contente de gestes convenus, de dialogues bien cadrés, de silences qui ne durent jamais assez.
Et pourtant, il y a des instants où le film respire.
Un éclat de lumière sur le visage de Madelaine Petsch, un rire qu’on sent sincère, une fatigue dans le regard. Ce sont ces fissures-là qui font exister Maintenance Required : quand la mise en scène oublie ses intentions et laisse les personnages respirer.
Mais ces instants passent comme des étincelles — aussitôt allumées, aussitôt soufflées.
On sent que le film voulait parler de réparation — pas seulement des voitures, mais des âmes. De ce qu’on rafistole en secret, de ce qu’on garde cassé par pudeur. Mais tout reste à la surface, dans le registre du cute et du bienveillant, sans ce vertige qu’une vraie histoire d’amour devrait laisser.
C’est un film propre, trop peut-être. Il ne salit jamais ses mains, ne déraille pas, ne transpire pas. Une romance Netflix-like, calibrée pour le confort visuel, qui refuse de plonger dans le désordre des sentiments.
Alors on regarde, on sourit un peu, on s’attendrit par réflexe — et on oublie presque aussitôt.
Comme une chanson d’été qu’on fredonne sans écouter les paroles.
Note : 10 / 20
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