"Get Rid of Him" "Uh uh"

Quelques instants de silence. Un jardin nocturne, pas un bruit, puis une voiture, plein phares vient interrompre ce moment de calme.
Les tourtereaux rentrent de leur soirée. Lui, met la musique à fond, se sert un verre. Elle, prépare des Mac&Cheese.

"You looked beautiful tonight baby"
"What?"

Voilà le terrain préparé. Les joueurs peuvent commencer le match et les spectateurs leurs pop-corns.
Malcom&Marie, du réalisateur Sam Levinson (Euphoria sur HBO et donc OCS pour nous) est un huis-clos (tourné pendant le premier confinement) avec deux acteurs extrêmement prometteurs et d'un talent sans limites (surtout Zendaya) mettant en scène une dispute, un amour, parfois toxique, parfois moche, parfois violent, et parfois beau.
La cruauté de certains propos retentit sur la véracité de certains. Comment peut-on dire de tels propos à une personne que l'on est supposé aimer ? Qui est en tort ?
Le film ne tranche jamais, se contentant par de magnifiques plans séquences de décrire la nuit. L'avis que l'on se fait de nos deux amoureux est instable, au fur et à mesure que l'on en apprend plus sur eux.
Les monologues fusent, rires et pleurs se mêlent dans ce drame cinématographique en noir et blanc.
La musique est un personnage à part entière, les paroles font partie intégrante du dialogue. Le cinéma joue un second rôle, et même si bien sûr quelques références vous échapperont, l'univers décrit est commun à tout art.
C'est beau, la photographie est parfaite, le jeu d'acteur est minutieux et détaillé, le scénario est brut, tout est réuni pour passer 1h46 immiscé dans l'intimité de ce couple.
On peut même y apercevoir un sous-texte critiquant le politiquement correct et la sur-interpretation constante des critiques de nos jours. Ironiquement, je me joue au jeu et continue d'essayer d'interpréter ce que le réalisateur essaie de dire.
Au fond, n'est-ce pas ça l'art ? Interpreter ?
In fine, la relation (toxique) décrite lors de cette nuit peut rappeler à bon nombre d'entre nous des disputes, des moments d'égarements, et peut aussi nous faire se reconnaître dans certains traits de caractères des personnages.
Je finis cette critique un un mot, ou plutôt deux dans la langue de Donald Trump.
"Thank You" pour ce film.
9/10
Disponible sur Netflix uniquement.
(Première critique)