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Dans la catégorie du cinéma d’épouvante ibérique, Amando de Ossorio est sans nul doute une référence pour qui maîtrise un peu le sujet. Reconnu pour son étrange saga des templiers morts-vivants, le cinéaste espagnol fut avant cela, à l’origine de cette cryptique histoire de vampire «Fangs of the Living».


Ossorio ne fait pas un cinéma d’horreur très facile d’accès, surtout à une époque ou le gore et la violence graphique ont supplanté les ambiances inquiétantes et macabres, beaucoup s’ennuie devant les films du réalisateur ibérique, prétextant qu’il ne se passe quasiment rien. Ossorio, dans la majeure partie de ses films, concentre son attention à travailler l’ambiance, dans l’unique but vous mettre dans les tourments émotionnels que traverse le protagoniste principal. L’ambiance voulue n’est donc pas due à l’environnement en tant que tel, mais à ce que ressent le personnage face à cet environnement.


«Fangs of the Living» délivré en 1969, raconte l’histoire de la jeune Sylvia Morel nouvelle héritière d’un château. Partant à la découverte de celui-ci, elle fait la connaissance de son oncle, un bellâtre au comportement fort étrange… Sylvia se verra, peu à peu, confrontée à ses origines, cet oncle mystérieux, tantôt charmant, tantôt tyrannique, lui intimant l’ordre de prendre ses responsabilités en tant que descente de la sorcière Malenka !


«Fangs of the Living» est le film d’Ossorio le plus accessible que j’ai vu et aussi un de mes favoris. Je l’ai visionné pour la première fois en VHS dans une piètre qualité et en ai toujours gardé un souvenir impérissable, il fait partie de ses films qui m’ont marqué l’esprit jeune adolescent. Bien moins froid et silencieux qu’un «La Noche del terror ciego», le film doit beaucoup son ton particulier au travail sur la musique, très présente et toujours adapté à la cryptique ambiance de ce château des Carpathes. Ossorio utilise le décor au maximum en soignant ses cadres pour nous offrir des plans magnifiques, le chef opérateur a fait un superbe travail. Le film souffre parfois d’un montage complètement absurde avec des plans de coupe de l’extérieur du château à 15 secondes d’intervalle.


Le film possède une fin alternative dans sa version anglaise, mais qui est totalement stupide et rentre en contradiction avec tout le déroulement de l’histoire. La version espagnole est à privilégier au risque de ne pas comprendre la logique du scénario.


À découvrir de toute urgence, «Fangs of the Living» est une des perles cinématographiques de Amando de Ossorio, l’ibérique metteur en scène de macabres morts et d’ambiances funestes.

BaronDuBis
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le 29 déc. 2022

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