Malice
5.8
Malice

Film de Harold Becker (1993)

Porte nawak jouissif with spoilers

Harold Becker a livré successivement deux films aussi improbables scénaristiquement que très fun à regarder, SEA OF LOVE avec Pacino et MALICE.
Un tueur en série sévit sur un campus universitaire. Le surgé (Bill Pullman, parfait de sobriété comme d’hab) est très affecté et en veut à la police, car visiblement, ce n’est pas le premier cadavre.
Très inquiet, il demande à sa femme (Nicole Kidman, Kiki pour les intimes, encore jeune et pas refaite de fond en comble) de se faire accompagner pour rentrer les soirs. Il rencontre entre temps le chirurgien qui a opéré la dernière victime (Alec Baldwin, banane à la Elvis, sourire ultra-bright, bref la parfaite tête-à-claques à qui tout réussit). Coïncidence (ou pas ?, on est dans un thriller lorgnant vers Hitchcock, enfin l’oncle de celui qu’on connaît (et qui porte le même prénom), graphiste autodidacte), le toubib et le surgé viennent de la même école. Donc, évidemment, ils sympathisent.
Un peu trop aux yeux de Kiki, qui n’aime pas tête-à-claques. On en apprend de plus en plus sur elle et son couple : ils baisent sans rideaux à la fenêtre, avec le fils de la voisine qui mate, elle est suivie par un médecin (Lilienfeld, même si le nom importe peu, c’est histoire de meubler) pour des problèmes au ventre (elle a dû mal digérer le scénario).
Bon, bref, tête-à-claques, qui est un vrai queutard, emménage en coloc chez eux, baise toutes les infirmières de l’hôpital (une tête à claques je vous dis), débarque dans la salle de bains de Kiki sans prévenir, picole avec le surgé dans un bar américain (c’est-à-dire avec un comptoir long comme une piste d’aéroport, des bombasses qui jouent aux fléchettes, et un serveur ultra-cool).
Pendant ce temps-là, le tueur en série tue Gwyneth Paltrow (en ado, car toute jeunette). On l’avait vue peu de temps avant dans le bureau du surgé qui s’inquiète pour ses retards à répétition. En sortant, elle avait croisé Tobin Bell (le mec au physique improbable de SAW), donc, autant vous dire que le coupable des meurtres n’est pas loin.
Bon, comme c’est lui qui a trouvé le cadavre, le surgé est entendu par la police qui lui demande un prélèvement de sperme, parce qu’après tout, un surgé qui se tape une étudiante, hein ? Bon, alors là, attention, on va basculer dans un numéro d’équilibriste d’un niveau international. Comme si un mec sous ecstasy avait créé un labyrinthe dont lui seul connaît la sortie.
Kiki est hospitalisée suite à de nouveaux maux de ventre. Devinez qui va l’opérer ? Bingo. Un fœtus est dans son ventre, mort. Et l’autre ovaire est nécrosé (là je vous vends du glamour, mais je n’invente rien).
Bon, comme son mec était en train de s’agiter la nouille dans une éprouvette, il n’a pas pu se rendre à l’hosto. Quand il arrive, tête-à-claques lui demande de décider si on sacrifie les ovaires de Kiki. Comme il n’est pas chirurgien, le surgé laisse le chirurgien décider.
Après, s’ensuit un tourbillon de rebondissements à faire pâlir un champion de trampoline : Kiki attaque en justice tête-à-claques (enfin, la clinique, mais il accepte de tout prendre sur lui, une tête-à-claques je vous dis), largue le surgé parce que, hein, c’est lui qui a fait entrer tête-à-claques dans leur vie, la flic fait une révélation qui vaut son pesant de cacahuètes au surgé (il est stérile). Là, je vais faire pause deux minutes. Et d’un, parce que c’est tellement brouillon (on est à peine à la moitié du film) qu’il est impossible à un cerveau normalement constitué de résumer de manière rationnelle ce globi boulga. Et de deux, ayant voulu mettre en parallèle deux histoires (le serial killer et l’autre) il fallait bien en éliminer une car on la perdait en route (heure du décès : 0h50 minutes de film environ). Bon, là aussi deux remarques (arborescence incroyable !) : si on veut mettre un tueur, éviter de mettre un mec qui a le physique de l’emploi (parce Tobin Bell, on sait tout de suite qu’il ne fait pas juste un cameo en coup de vent), et de deux…je me rappelle plus là où j’en suis. Putain, ce film est contagieux !
Ah oui ! Comment rattacher les deux histoires ? Ben, cherchez bien. Test de sperme, stérilité du héros… Non, vous voyez pas.
La suite du film est à l’avenant. On a des ambiances hitchcockiennes (comme disent ceux qui n’ont pas d’autres adjectifs pour décrire une maison isolée au sommet d’une falaise par temps de tempête) et des personnages qui s’avèrent aussi tordu qu’une réflexion de Yann Moix. Je ne vous révèle pas les 850 autres retournements de situation car sinon mon poulet va cramer dans le four (oui, je cuisine en même temps que je rédige). Je vous laisse vous délecter.
On aperçoit donc hormis tous les acteurs cités plus haut une Anne Bancroft en mère alcoolo magicienne et légèrement névrosée, un Georges C. Scott en toubib barbu. La réalisation appuie bien sur les effets histoire de nous faire comprendre où il y a du suspens, la musique semble être issue d’un mec ayant abusé de cocaïne tant les instruments crissent, les acteurs semblent croire à ce qu’ils font et disent.
À l’arrivée un top nanar que je prends plaisir à remater, ne serait-ce que parce Kiki était craquante avec sa crinière rousse.

lolodu87
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Elles sont superbes

Créée

le 30 juin 2020

Critique lue 373 fois

1 j'aime

1 commentaire

lolodu87

Écrit par

Critique lue 373 fois

1
1

D'autres avis sur Malice

Malice
Val_Cancun
7

Malveillance

Précisons d'emblée que "Malice" appartient au genre du polar-thriller qui fit florès dans les années 90, et pour lequel j'ai toujours manifesté un intérêt certain. Si ce type de film à...

le 18 déc. 2018

12 j'aime

8

Malice
constancepillerault
7

Critique de Malice par constancepillerault

Après Sang chaud pour meurtre de sang froid, un autre thriller à machination tordue, mais nettement mieux conçu. Notamment grâce à un scénario bien plus intelligent, qui distille assez habilement les...

le 21 mars 2023

5 j'aime

2

Malice
Caine78
6

Critique de Malice par Caine78

Si ce "Malice" n'atteint jamais les sommets du "film noir" auquel il fait incontestablement référence, il n'en demeure pas moins de bonne facture. Car si le début inquiète quelque peu et laisse...

le 25 mars 2018

3 j'aime

Du même critique

Demain nous appartient
lolodu87
3

Et sinon,le psy?

Vouloir résumer ce truc, c'est comme se masturber avec une râpe à fromage: beaucoup de douleur pour un plaisir somme toute limité. On a de ces personnages: la fille devenu un homme qui vit avec le...

le 8 oct. 2020

7 j'aime

6

Dune
lolodu87
9

Bac à sable soyeux

Avec ce film, Denis Villeneuve nous offre plusieurs choses : un blockbuster intelligent (avec Nolan et Fincher, il est un de ceux qui ne cherchent pas forcément à flatter l’ado planqué derrière...

le 16 sept. 2021

5 j'aime

Je te promets
lolodu87
7

Au nom du père

Saison 1 N’ayant pas vu THIS IS US dont elle s’inspire, je partais sans a priori. Et heureusement, car au vu du déchaînement de discours négatifs, j’aurais été déçu. Donc, oui, j’ai aimé cette...

le 9 mars 2021

5 j'aime

1