Malice
5.8
Malice

Film de Harold Becker (1993)

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Malice : Thriller habilement scénarisé par Aaron Sorkin et Scott Franck

Au début des années 90, on assiste à un nouveau cycle de films abordant la colocation dans leur intrigue : Fenêtre sur Pacifique, Jf partagerait appartement, Singles, Petit meurtres entre amis, 2 garçons, 1 fille, 3 possibilités. Le succès de ces films ont sans doute inspiré les créateurs de la série culte : Friends. Malice en fait partie, tout en méritant d’être réhabilité car il sort du lot, encore aujourd’hui. Voici ces atouts :


Ici, nous avons la chance de découvrir l’un de premiers scénarios adaptés de Aaron Sorkin (futur créateur de The West Wing, The Social Network) et de Scott Frank (Minority Report, Logan). Cette association prometteuse nous offre un film ayant plusieurs intrigues caractérisant les personnages principaux, afin de leur apporter une certaine profondeur, notamment pour le couple d’Andy et Tracy. Malice s’inscrit dans le genre néo-noir en termes d’atmosphère, tout en passant du film policier au thriller d’une scène à l’autre. Cette structure narrative originale induit le spectateur sur des fausses pistes tout au long de la pellicule, créant une tension dramatique, aidée par la bande originale de Jerry Goldsmith, jusqu’au bout. Débutant presque comme Fenêtre sur Pacifique, Malice apporte un éclairage différent de l’influence d’un colocataire chez un couple, avec une intrigue à tiroirs.


Depuis ses débuts prometteurs avec Tueur de Flic, Harold Becker est surtout connu pour avoir réalisé des polars ou thrillers d’honnête facture comme Sea of Love avec Pacino. Malgré une carrière honorable, il n’est pas devenu aussi célèbre qu’un De palma. Cependant, il a toujours su s’entourer d’acteurs confirmés, en devenir ou débutants permettant à plusieurs générations d’apprécier ses films et de redécouvrir certaines prestations des années plus tard. Il ne déroge pas à une règle ayant fait ses preuves : c’est le cas encore ici.


En effet, Nicole Kidman revient au thriller, genre l’ayant fait connaître à Hollywood grâce à sa participation dans Calme Blanc, pour faire décoller sa carrière américaine. Coïncidence étonnante, ce cinéaste avait déjà donné sa chance à un acteur débutant dans Taps en 1981 : Tom Cruise qui allait devenir son mari quelques années plus tard et un acteur reconnu par ses pairs. Son personnage, Tracy, est bien plus sombre que sa beauté apparente laisse croire au spectateur. Bill Pullman, incarnant son mari Andy rationnel et dépassé par les évènements, sort des registres de la comédie (La folle histoire de l’espace) ou de la romance (Singles, Nuit Blanches à Seattle) où il a eu ses plus grand succès au moment de la sortie de ce film. Alec Baldwin, bénéficiant du succès de A la poursuite d’Octobre Rouge de Mctiernan, propose ici un de ses meilleurs rôles de sa carrière. A tel point que réalisateur le choisira, à nouveau, pour Code Mercury, pour jouer un personnage arrogant dans la même trempe face à Bruce Willis.


Du côté des acteurs confirmés, George C.Scott (Patton) cachetonne dans un petit rôle, malgré son talent. Anne Bancroft (Le lauréat), au contraire, joue un personnage important dans le développement de l’intrigue. Beaucoup de critiques évoquent une des premières apparitions de Gwyneth Paltrow mais ils oublient trop souvent de citer celle de Tobin Bell ayant eu une reconnaissance tardive auprès du public grâce à la saga Saw.


Conclusion :


Bien qu’ayant rencontré un petit succès d’estime au box office, il remporta le prix du meilleur réalisateur et du grand public au festival du film policier de Cognac. En tant qu'amateur de thrillers et de films noirs, j’ai apprécié Malice et vous invite, sans attendre, à le découvrir pour l’habileté de son scénario et les prestations des acteurs.


NB : Zéro pointé pour les supports physiques ne proposant aucun bonus. Côté affiche, le dvd français fait dans la sobriété, le belge est un peu plus explicite, le discount avec un autre titre où domine Nicole Kidman sur le reste du casting.

Hawk
7
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le 19 avr. 2021

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Hawk

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