SensCritique a changé. On vous dit tout ici.

Shirley Temple c'était un genre en soi, difficile de critiquer ce film au milieu de la trentaine dans laquelle s'illustra la jeune comédienne de ses 3 ans à ses 20 ans. Il semble que la majorité de cette filmographie soit des comédies légères destinées à la jeunesse où aucun regard affuté de cinéaste ne s'exprima vraiment (on peut exclure Fort Apache de John Ford, où apparaissait une Shirley adolescente et s'interroger sur "La mascotte du régiment" du même Ford).

C'est le cas ici où le vétéran Allan Dwann filme platement la collection de gags répétitifs, de numéros musicaux simplistes et de dialogues mièvres que contient le film. Shirley dégage un charme indéniable, l'ensemble est plutôt sympathique, mais tout trahit l'industrialisation du concept et une formule répétée ad nauseam.

L'histoire commence avec l'oncle d'une Rebecca/Shirley orpheline qui essaie de gagner de l'argent en profitant du talent de sa nièce, il la fait participer à un concours radiophonique de chant. L'enfant prodige séduit l'organisateur mais un concours de circonstance fait que l'info ne parvient pas à l'oncle, qui s'en va énervé et confie sa nièce à une vieille tante, laquelle vit à la ferme et jure d'éloigner l'enfant de tous les tracas de la vie urbaine. Heureux hasard, le voisin de la dite tante n'est autre que le producteur de radio qui avait organisé le concours et qui tient là une occasion de rattraper son erreur. Il lui faudra convaincre la tante acariâtre et ramener la troupe de son show dans sa maison pour que la petite puisse performer à domicile.

Shirley est la seule enfant du casting (à partir du moment où elle rejoint la ferme en tout cas, avant cela nous voyions se succéder des candidats au concours qui brillaient par leur nullité ou leur mauvais caractère) et le film passe son temps à nous la montrer en gros plan, récitant ses chansons et ses dialogues. Sa candeur attendrit les adultes comme elle doit attendrir le spectateur.

C'est évidemment un scénario cousu de fil blanc qui se déroule jusqu'à la conclusion, filmé dans des décors de studio sans âmes qui permettaient sans doute d'économiser sur les couts et le temps de tournage (à part un petit cochon mignon au début du film on ne verra guère de nature dans la ferme du titre).

Il semble qu'on ne puisse retenir de ce film, sans doute semblable à beaucoup d'autres, que l'extravagant numéro de claquette final pratiqué en duo avec Bill Robinson, un des rares acteurs noirs à apparaître dans les productions hollywoodiennes majoritairement blanches. Il formait, avec Shirley, l'unique duo racialement mixte de son époque. C'est peu mais c'est déjà ça.

Naoo
4
Écrit par

Créée

le 7 déc. 2023

Critique lue 15 fois

Naoo

Écrit par

Critique lue 15 fois

D'autres avis sur Mam'zelle vedette

Mam'zelle vedette

Mam'zelle vedette

le 16 sept. 2023

REBECCA OF SUNNYBROOK FARM

Ce film était présenté dans la catégorie "classique" et j'avais très envie de voir enfin un film avec Shirley Temple. Mon père (qui imposait les films à voir) étant plutôt versé dans les westerns et...

Du même critique

L'Homme que j'ai tué

L'Homme que j'ai tué

le 15 juil. 2025

Le mélo m'a tué

Au début des années 30 Lubitsch a déjà une quinzaine de films américains à son actifs. Avec la transposition au cinéma du genre de l'opérette viennoise (Parade d'amour, Le lieutenant souriant ou...

Yentl

Yentl

le 2 sept. 2023

Au nom du Talmud

Emouvante situation que celle de Yentl, juive d'Europe de l'Est en 1904, qui désire ardemment se plonger dans l'étude du Talmud et vivre dans les livres d'érudits alors que sa religion l'interdit aux...

Tirez sur le pianiste

Tirez sur le pianiste

le 1 sept. 2023

Swing Swing Bang Bang

Film foutraque qui alterne comédie, drame sentimental et, de temps en temps quand le scénario l'oblige, du polar. Truffaut semble principalement être intéressé par les tourments identitaires et...