Maman par pierrick_D_

Sandrine et Alice sont deux soeurs quadragénaires névrosées,ce qu'elles attribuent au comportement de leur mère qui les ignore et ne les a jamais aimées.Elles décident alors de séquestrer la maman indigne afin de régler leurs comptes.La réalisatrice-scénariste Alexandra Leclère n'a jamais vraiment convaincu mais avec ce psychodrame familial pâteux elle dévisse complètement.Son truc c'est le sujet sociétal,généralement lié à la famille,hormis dans "Le grand partage" où elle évoquait la solidarité avec les SDF.Si "Le prix à payer",couple et prostitution,et "Garde alternée",couple et adultère,traitaient des aléas du mariage,"Maman" se rapprocherait plus du premier long de la cinéaste,"Les soeurs fâchées".Sauf qu'ici les frangines s'entendent bien,encore que,et s'opposent à leur génitrice.Nous voici donc en plein dans le syndrome de la mauvaise mère.Et pourquoi pas,c'est un thème finalement peu utilisé au cinéma et riche de potentialités.Mais voilà miss Leclère nous sert une mise en scène à peu près aussi enlevée et inventive qu'un clip pour la promotion du pois.... euh du vaccin contre un virus maintenant assez célèbre.Comme en plus elle a,c'est ballot,complètement omis d'écrire un scénario et des dialogues,son film est juste une punition pour spectateur téméraire.L'image et les décors sont moches,la musique aigrelette vous scie les nerfs et n'est manifestement là que pour meubler les longs moments de vide,quant au rythme mieux vaut oublier.Vu le contenu de l'histoire on pourrait s'attendre à un feu d'artifice de dialogues bien sentis,vachards et tout,et on doit subir d'interminables plans étirés démesurément où des personnages font la gueule et n'en décrochent pas une.Quand par hasard on se décide à discuter un peu,c'est pour débiter mornement des phrases artificielles dopées aux clichés qui ne font pas avancer l'intrigue d'un iota.Il est alors permis devant ce mutisme d'espérer que des actions ou des attitudes viendront donner un chouïa de consistance à cette molle démonstration dépressive,mais non rien ne se passe,à part de temps en temps un pétage de plombs ridicule et sans relief.Bref tout est réuni pour se faire chier grave et n'avoir pas besoin du somnifère vespéral.Pour couronner ce royal plantage,ni la situation ni les personnages n'évoluent vraiment et la fin énigmatique ne fait nullement avancer le schmilblick.On peut vaguement supposer qu'après cette empoignade les choses iront un peu mieux entre les trois femmes,mais ça reste en suspens.On peut juste sauver quelques jolis moments de tendresse entre les deux soeurs,mais c'est tout.Dommage pour les trois actrices qui font du bon boulot mais sont victimes d'une partition désastreuse qui rend leurs personnages excessifs et totalement caricaturaux.Josiane Balasko est parfaite dans l'emploi qu'elle connait bien de la mégère revêche et détestable au possible,au point qu'on ne comprend pas du tout que ses filles veuillent ne serait-ce qu'une seconde renouer avec elle.Marina Foïs est Alice,la soumise quêtant désespérément l'amour de la vieille pourriture telle un clébard battu qui continue à supplier son maître.Mathilde Seigner est Sandrine la rebelle,qui feint de ne pas souffrir de son rapport à sa mère et la combat en se montrant aussi hostile qu'elle.Depuis,Mathilde a de nouveau été la fille de Balasko dans le diptyque d'Eric Lavaine "Retour chez ma mère" et "Un tour chez ma fille".Elle devrait faire gaffe car elle est en train de devenir la fille de cinéma officielle de Josiane,ce qui n'est pas particulièrement flatteur.Qu'ont-elles donc de si évident en commun pour qu'on en arrive là?Le côté vulgaros et grande gueule?Hormis les trois femmes,il n'y a quasiment pas de protagonistes dans le film,à part les excellents Serge Hazanavicius et Michel Vuillermoz,trop peu présents dans les rôles des hommes d'Alice et Sandrine,qui ont fort à faire avec les traumas familiaux de leurs compagnes.