Creasy, Stupid, Love.

John Creasy, ancien agent de la CIA, est contacté par un vieil ami, qui lui propose un job de garde du corps au Mexique. Il accepte de protéger une petite fille de bonne famille nommée Pita et va se lier d'amitié avec elle...
Un film de feu Tony Scott ayant inspiré le superbe jeu vidéo "Max Payne 3" ? J'avais toutes les raisons du monde pour être attiré par "Man On Fire". Tout compte fait, il n'est pas interdit de trouver le jeu plus réussi. Mais ce qui n'empêche pas le film de Tony Scott de présenter plusieurs intérêts. En commençant par un Denzel Washington impliqué, au regard de blasé avec ses yeux de chien battu. Il donne vraiment de sa personne dans un rôle pas forcément facile à interpréter correctement. À ses côtés, son duo avec Dakota Fanning s'avère attachant et représente la grande force du film. Aussi, Tony Scott sait mettre les formes. Son film, bourré d'effets visuels semblables à une boîte de nuit ambulante, dégage un certain charme désuet. On aurait donc aimé que le traitement du fond ait été également plus subtil.

La deuxième partie du film, radicale et sans remise en question, envoie du pâté mais ne présente un réel intérêt que vers les 30 dernières minutes, car la mécanique de progression de Creasy s'avère ultra répétitive dés lors que le héros s'en va faire la guerre aux kidnappeurs. Peu raffiné dans son ensemble, "Man On Fire" s'avère assez gras, lourd, une sensation accentuée par son esthétique générale, qui au bout de 2h20 de métrage devient un peu pesante. Aussi, l'intention de Tony Scott de créer l'émotion entre la petite fille et son garde du corps, louable, n'est convaincante que par le jeu de ses interprètes davantage que par son filon narratif, se limitant à une simple compétition de natation.

Mais "Man On Fire" reprend lors de son chapitre final un poil de la bête mêlant habilement action et émotion, fonctionnant jusqu'à la fin. Ce qui finit de faire de "Man On Fire" un film imparfait, sans grand impact quant à son sujet mais efficace et ayant le mérite d'aller au bout de ses idées. D'où un résultat mitigé mais étonnamment charmant.