Un vent de fraîcheur dès la réouverture des salles obscures. Si avec Au Poste et Le Daim, Quentin Dupieux semblait s’inspirer d’un certain cinéma français, Mandibules marque bien ses références en tout point de vue à la comédie américaine. Que ce soit avec ses deux personnages borderline – ces losers magnifiques qui semblent tout droit sorti d’un film des frères Farrelly ou des frères Coen – ou avec cette photo et le décor varois aux faux airs californiens.
Une fois n’est pas coutume, Quentin Dupieux délaisse l’humour noir qu’il aime tant pour installer une comédie bien huilée sur l’amitié, furieusement bizarre, visuellement singulière, où l’absurde est roi, que ce soit par l’entrée en jeu d’une mouche géante dans le coffre d’une vieille Mercedes, par un check ringard, un vélo licorne ou une fille beaucoup trop curieuse (exceptionnelle Adèle Exarchopoulos, qui confirme tout son talent comique après sa participation à la série La Flamme).
Avec sa folie et son surréalisme, Mandibules devrait laisser échapper les rires dans les salles. Et même en jauge réduite.