Réunissant à nouveau sciences-fiction et horreur Mandy est un film sous drogues dures qui soit vous embarquera soit vous emmerdera. Je crois que c'est le fardeau de ce genre de création improbable. Panos Cosmatos pose là son style burné sans compromis et en ce qui me concerne c'est un sans faute - hormis des symboliques religieuses un peu poussives.
Et malgré un démarrage un peu lent qui toutefois permet d'installer ce climat de paradis pour mieux sombrer vers les enfers, l'étalonnage aux allures de vieille VHS et aux effets presque surdosés servent totalement la mise en scène et le récit dans ce tripe psychédéliquo-fantasmagorique. Les filtres en feront dégobiller peut-être plus d'un mais pour ce deuxième film j'ai trouvé que ça servait bien mieux l'ambiance qui parfois flirte avec la transe-horrifique et ce sans tomber dans le gore absurde à outrance lors des affrontements.
Atmo Lynchienne et kitsch de série B se croisent également pour conter la vendetta sous acide d'un Nicolas Cage qui excelle, comme on aime le voir, et qui donne vie à des plans aussi fendards que fascinants tant la noirceur qui émane de l'aura de certaines scènes flatterait un tordu tout droit sorti de Hellraiser. Niveau B.O c'est assez génial quoi que peut-être un peu convenu en soit, mais globalement la dernière compo de Jóhann Jóhannsson qui nous pose aussi bien de la darkwave ou encore même un morceau très Doom à un moment est vraiment excellente.
En résumé une excellente surprise et un[e] réal qui s'assume totalement dans son délire jusqu'à la dernière frame. À un moment on a le droit même à un plan très «Evil Deadien». J'ai particulièrement adoré le dernier acte très stylisé dans le son et qui souligne l'aspect psychotique et mystique du film, presque hallucinogène. Le tout conclu avec une réplique très cool. Le film a quelques lourdeurs mais je n'ai quasiment rien à lui reprocher, 100% ma came.