Après une première période accès uniquement sur le comique souvent burlesque d'ailleurs, le célèbre réalisateur New Yorkais a entrepris le style qui lui siéra le mieux au fil des années, celui dans lequel il est visiblement toujours épanoui, la comédie romantique.


Manhattan, qui arrivera après les réputés Annie Hall et Intérieurs marquera à jamais la filmographie du chétif gringalet, alors qu’après coup il n'a pas supporté de réaliser ce film, le jugeant très mauvais, il finira par l'adopter complétement, tout comme son public qui lui a répondu présent dès le départ.
Dès les premières images bercées par un noir et blanc exquis, il nous sublime son cher New York au CinémaScope qu'il ne réutilisera jamais plus, sa ville d'amour qu'il ne cessera de retrouver tout au long de sa carrière.
Au delà d'une technique rarement aussi soigneuse chez le metteur en scène, Allen nous embarque comme à son habitude dans la vie d'un homme banal préoccupés par des choses banales. Il s'offre comme souvent le premier rôle, celui de cet éternel personnage existentiel, jamais en paix, toujours en mouvement, comme si ce personnage était lui même, c'est d'ailleurs lui même, il le ressuscite à quasiment chacun de ses films où il se met en scène.
Ici c'est à travers Isaac Davis qu'il remet le couvert, un auteur de sketch qui finira par se mettre à l'écriture de livre, il est tiraillé entre deux femmes, le Woody ne manque jamais cette occasion de se mettre au centre de plusieurs belles femmes. Si on oubli son ex-femme pondant un bouquin sur leur rupture, ce qui le préoccupe déjà pas mal, il ne sait plus où donner de la tête entre une gamine de 17 qui l'aime à la folie et une femme rencontré via un ami qui est une sorte d’opposé à lui.
Rien de nouveau dans le schéma narratif, Allen déambulant dans sa ville chérie accompagné de sa muse et amour de l'époque Diane Keaton, nous spectateurs suivons malignement ses mésaventures, son quotidien sans grande surprise et son humour qui s'il n'est jamais à se péter le genou sur la table reste plaisant et redoutable. Ce qui fait incontestablement la force des films du juif à lunettes, c'est cette légèreté qui me régal à chaque fois, une manière de dire que quelque soit le sujet pourquoi devrait-on se prendre la tête ?


Ce Manhattan s'il n'est pas le chef d'oeuvre à mes yeux que certains ont aux leurs reste un classique qui restera encore longtemps en mémoire des cinéphiles, et ce grâce à des personnages qu'on adore suivre, une photographie osée et tout simplement somptueuse, un casting efficace, une réalisation soignée et une bande son toute en douceur, que dire de plus franchement ?

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le 10 oct. 2016

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