Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.

Maniac Cop
6.1
Maniac Cop

Film de William Lustig (1988)

Voir le film

Avec l'image de la police écornée ces derniers temps, c'est pas ce film qui va redorer son blason, mais ce n'est qu'une fiction à vocation divertissante et il faut le voir sous cet angle.
En 1988, on connaissait de William Lustig des films baignant dans une atmosphère sanglante avec le légendaire Maniac et le non moins dérangeant Vigilante ; on y croisait des criminels psychopathes, des avocats verreux, des juges incompétents et des citoyens exaspérés qui se faisaient vengeurs.
Produit par James Glickenhaus (qui a signé aussi un film controversé sur l'autojustice avec le Droit de tuer en 1982) et Larry Cohen, connu également pour la création de la série les Envahisseurs en 1967 et quelques films sanglants, on peut dire que Maniac Cop est adoubé par de bons parrains (Cohen a aussi écrit le scénario). Avec ce flic tueur qui fait même peur aux loubards, le cocktail semblait explosif et malsain à souhait, mais sans être une déception, c'est un film un peu bancal ou mal abouti, il lui manque cette étincelle de folie et ce côté baroque et déglingué qu'avait Maniac, encore que je le préfère à Maniac qui pour moi est beaucoup trop malsain.
Mis à part ça, c'est un thriller ultra violent, rempli de scènes impressionnantes, dont une bonne scène d'ouverture et un final avec des cascades de bagnoles assez fortiches. Je regrette seulement que Matt Cordell, ce cop imposant campé par l'étonnant Robert Z'Dar, ne soit pas un peu plus fouillé psychologiquement, tel qu'il se présente, il donne l'impression d'un succédané du Jason des Vendredi 13 ou du Michael Myers des Halloween, il tue implacablement, gratuitement, choisissant ses victimes sans aucune distinction, le scénario fonctionne comme une sorte de mécanique bien remontée, avec fausses pistes, meurtres à la limite du gore, interrogations sur l'identité du tueur en uniforme, et des mobiles qui amèneront une explication décevante.
Mais après tout, c'est une série B efficace et il n'y a pas assez de place pour rentrer dans une psychologie plus poussée ou des états d'âme, Lustig n'offre aucun temps mort, et installe une ambiance bien propre aux années 80 qu'on retrouve dans tous les thrillers sanglants de cette époque, la fin semble prévisible mais malgré ça, le film connaitra un joli succès pour enclencher 2 suites que je n'ai pas vues, ou alors je n'en ai plus le souvenir, je me souviens juste que ce premier opus cartonnait dans les vidéo-clubs, les VHS tournaient à plein régime dans les scopes, ah quelle époque !
Au final, c'est un thriller urbain criminel assez prenant dont l'orignalité du sujet est une des principales qualités, l'autre étant son casting composé d'une floppée de second rôles habitués des séries B de qualité comme William Smith, Tom Atkins, Richard Roundtree, Lauren Landon, Bruce Campbell et Sheree North, on y aperçoit même Sam Raimi dans un petit rôle.

Créée

le 22 juin 2020

Critique lue 600 fois

Ugly

Écrit par

Critique lue 600 fois

24
14

D'autres avis sur Maniac Cop

Maniac Cop

Maniac Cop

le 20 avr. 2013

Cop Killer

Avant de devenir la terre promise de bobos, intellos et cols blancs de tous bords, New-York pouvait se targuer d'être une des villes les plus dangereuses au monde. En quelques années, son maire...

Maniac Cop

Maniac Cop

le 6 août 2016

To Serve and Protect.

Ecrit par Larry Cohen et mis en scène par William Lustig, Maniac Cop est un pur vestige des années 80, parfaite illustration de ces bandes horrifiques un peu fauchées que l'on se passait sous le...

Maniac Cop

Maniac Cop

le 26 sept. 2019

Bavures policières

Pur produit pour vidéo-club, Maniac Cop réunit de belles figures de la série B avec William Lustig (Maniac, Vigilante) à la caméra, Larry Cohen (Les Envahisseurs, The Stuff, Black Caesar, etc.) qui...

Du même critique

Mourir peut attendre

Mourir peut attendre

le 12 oct. 2021

Au fond, ce n'est qu'un numéro

Le voila enfin ce dernier Bond de Craig ! Après s'être fait attendre plus d'un an pour cause de covid, sans cesse repoussé, mon attente était énorme, il fallait que cet arc Dan Craig finisse en...

Le Bon, la Brute et le Truand

Le Bon, la Brute et le Truand

le 10 juin 2016

"Quand on tire, on raconte pas sa vie"

Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...

Gladiator

Gladiator

le 5 déc. 2016

"Mon nom est gladiateur"

On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...