Mank
6.3
Mank

Film de David Fincher (2020)

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Mank


C’est peu dire que ce film me faisait de l’œil, David Fincher de retour pour un film qui parle de Citizen Kane et où en plus il avait carte blanche en tant que réalisateur.


Je me suis donc empressé de le regarder le lendemain de sa sortie sur Netflix, le résultat pour ma part est vraiment mitigé et j’ai mis quelques jours à me décider sur ce que j’en pensais.


Le film nous raconte l’histoire plus ou moins caché de l’écriture du scénario de Citizen Kane par Herman J. Mankiewicz alias Mank et effleure la polémique qui entoure la paternité du scénario de Citizen Kane crédité en co-écriture avec Orson Welles.


Le film m’a premièrement fasciné par sa photographie avec ce noir et blanc incroyable qui varie en fonction des époques. Son montage visuel ensuite avec l’utilisation de fondu au noir comme à l’époque, les brulures de cigarettes ajoutées rajoute à cette ambiance nostalgique. Le mixage sonore ensuite amplifie cet aspect total dans la démarche technique de Fincher puisqu’il est enregistré en mono avec une sorte de réverbération pour donner l’illusion de regarder le film comme dans un cinéma d’époque.


Ensuite la distribution d’acteurs entrainée dans le sillage d’un Gary Oldman habité par son rôle de Mank est de haute volée. Amanda Seyfried notamment dans le rôle de l’actrice Marion Davies plein de subtilités, de non-dits et de retenu, à la fois forte et fragile. Charles Dance est machiavélique et tout en prestance dans ce rôle de William Randolph Hearst, ce riche magna qui serait l’inspiration du personnage de Charles Foster Kane.


Bref niveau technique, c’est l’extase.


Mais on en arrive au gros point noir du film, l’attachement émotionnel à ce que l’on nous raconte et aux personnages. Pour moi il y en a eu aucun, le film est extrêmement beau, mais mécanique et froid. C’est étrange car tout était là pour que ça me plaise, mais le film manque de réel attache pour passionner. Fincher c’est peut-être retrouvé paralysé par l’adaptation du scénario écrit par son père et le respect qu’il voulait insuffler dans le fond comme dans la forme avec cette idée de faire un peu exploser la politique des auteurs et rendre de manière humble une jolie place aux scénaristes.


Techniquement très intéressant et magnifique, mais émotionnellement inabouti, le film en laissera beaucoup sur le tapis, c’est dommage, il ne manquait pas grand-chose pour en faire un vrai bon film.

dieujaune
6
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le 11 déc. 2020

Critique lue 105 fois

dieujaune

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