Une trop longue marche loin de la noirceur et du nihilisme du roman de Stephen King

Du livre de Stephen King , j'en avais gardé une certaine noirceur et un certain nihilisme, ou tout ce qui touche à l'humanité, finit abandonné sur le bord de la route.

Sur le papier, cela faisait un super bouquin de Richard Bachman pseudo de Stephen King, mais à l'écran, cela manque d'entrain, d’émotion, on suit un groupe de personnages auquel on est censé s'attacher, mais cela ne marche pas. Les bons et les méchants sont parfaitement distingués et nuit à la profondeur des personnages. Ce traitement binaire, me détache complétement de leurs sorts, en particulier pour les deux principaux personnages, à la limite de tête à claque pour l'un.

Dans le livre, la bonne humeur, l'amusement de la jeunesse, laisse place à un cauchemar ou petit à petit, tous les valeurs humaines sont laissés de cotés, la jalousie, la colère, la haine, s'installe entre les compétiteurs, et chacun souhaite que l'autre meurt, pour en finir avec cette longue marche.

Dans le film, on a retourné ce ressentiment vers les militaires et en particulier le général, qui n'a pas une aussi grosse importance que dans le film, ironiquement peu présent, dans le bouquin, son aura apparait perceptible, dans la tête du narrateur, figure insaisissable, il a l'air de dominer ce groupe de jeunes comme un vautour attendant la prochaine victime à s’arrêter de marcher.

Le film a un rythme qui devient répétitif, le groupe que l'on suit, parle, s'amuse, apprend à se connaitre, on apprend, puis un compétiteur lâche, et le drame et l'horreur s'installe, avant que l'on recentre à nouveaux sur le groupe jusqu'au prochain à tomber. Au début ca fait son effet, au bout d'une demi heure, on tourne en rond, et la caractérisation des personnages n'aidant pas, on se désintéresse du groupe en attendant le prochain à tomber.

Il faudra attendre dans le dernier tiers du film, ou il ne reste plus qu'une poignée de personnages, pour qu'enfin, on dépasse la manichéisme, et l'on se retrouve a des personnages pas foncièrement mauvais et plutôt touchant pour certains. Ce n'est qu'a ce moment là, que leurs morts nous touchent enfin mais il est bien tard, et l'arrivé décevra, apportant une fin différente du livre, plus ouverte, qui montrait que pour arriver à gagner, le dernier joueur aura tout perdu, et que rien de ce qu'il gagnera, ne changera ce qu'il a vécu dans cette longue marche.

La fin, du film, m'apparait assez bête, terminer cela en gâchant ce pourquoi une centaine de jeunes sont mort est pour moi, une initiative sans réflexion, plus pour marquer les esprits sur l'instant qu'autre chose.

En définitive, la longue marche est un film assez décevante qui m'a rappelé le livre de Stephen King, à son détriment, incapable d’insuffler le nihilisme et la noirceur de ce dernier.