Waaaall Streeeeet, ton monde impitoyableeeeuh !

Monde de merde.
On entre dans cette société de traders pur jus d'une étrange façon. Un licenciement a lieu, la moitier de la boîte est dégorgé. Sur le départ, un des employers sortant préviens un collègue à lui que demain, il va y avoir du sang et des larmes. Pendant une nuit, les chefs et les analystes vont tout faire pour empêcher la bancroute. Et dans le monde impitoyable de la finance, tout, ça veut dire tout...
Alors qu'on se le dise, si tu n'es pas trader, tu vas rien capter à la moitié des termes techniques qui sortent de la bouche des analystes. En revanche, la force du script est tel, qu'on comprend tous les tenants et aboutissants de l'affaire quand même ! Très beau boulot de vulgarisation.

Le témoin du mal.
Passé cet effort de compréhension, on est embarqué avec toute cette fine équipe dans leur galère noire. On a vraiment l'impression d'être avec eux, dans cette sale de réunion à transpirer et saisir notre impuissance. Voilà le mot est laché. On devient, le temps d'une nuit et d'une journée, le témoin d'une crise boursière, à la fois orchestré et subit par cette bande d'apprentis sorciers. Ça a quelque chose de terrifiant et fascinant à la fois. On a véritablement ce plaisir coupable de voyeur en train d'observer des fourmis galérer dans leur tâche. La douche est d'autant plus froide quand on se remémore les véritables victimes de ce genre d'affaire.

La folie du capitalisme porté par un casting de folie.
Le casting est quatre étoile. Kevin Spacey, Paul Bettany, Zachary Quinto (le Sylar de Heroes) en équipe de traders tantôt au taquet, tantôt dépressifs. Jeremy Irons en requin de la finance détestable. Et encore d'autres rôles plus secondaires mais tout aussi bien travaillés. Tous portent le film admirablement. On peut facilement être rebuté par la rudesse du sujet et sa complexité formelle. J'en connais plus d'un qui seront laissés sur le bord de la route, ennuyés par tant d'esbroufe ou simplement découragés. Cependant, le film tend à retirer peu à peu les barrières et nous entraîne avec un brio déconcertant. Pour un premier film, c'est quand même un beau tour de force.
saiyenara
8
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le 5 juin 2012

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saiyenara

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