Les plus belles années d'une vie sont celles que l'on n'a pas encore vécues.

De 1944 à 1974, nous allons vivre trente années de la vie maritale d'un couple composé de hauts et de bas.


Petit projet tourné rapidement par Claude Lelouch sur ses terres normandes, Mariage débute par un générique à la Sacha Guitry où, en voix off, le réalisateur cite tous les participants, acteurs et techniciens, sans aucun crédit à l'image, et d'ailleurs, le film s'arrête net. L'essentiel du film est en noir et blanc, où par période de 10 ans, on voit que ce couple, incarné par Bulle Ogier et Rufus, passe par tout les états, quand ce n'est pas la détestation ou l'indifférence, mais la fin réserve quand même quelque chose de positif, même s'il faut avoir vécu le pire. Notamment où, dans une engueulade, Bulles Ogier demande à son mari pourquoi ils n'ont jamais voyagé, Rufus lui répond qu'ils sont allés en Suisse deux ans plus tôt... afin qu'elle puisse avorter.
Mais le spectateur aura la puce à l'oreille dès le début du film où ce jeune couple, sur le point de se marier au moment du Débarquement, va visiter une maison où, déjà, ils ne sont pas d'accord, et se disent qu'ils ne l'achèteront pas. Jusqu'à ce que le prix modique convainc le mari de la prendre, quoiqu'en pense l'épouse, pas franchement ravie, et qui est filmée comme dans une prison, car pas une seule fois dans le film, on ne la verra sortir de chez elle.


Mais au film de l'histoire, on comprend quelques rancœurs chez l'un et chez l'autre, lui se reprochant d'avoir eu la médaille de la Résistance pour avoir simplement ouvert la porte à deux soldats, et elle qui aurait pu s'enfuir de ce mariage où tout part à veau-l'eau au moment où elle a appris la relation extra-conjugale de son mari. Ce qui fait que j'ai du mal à voir quelque chose d'optimiste dans le film, malgré la citation finale qui sera d'ailleurs le titre d'un film de Lelouch sorti en 2019, comme quoi rien ne se perd, à deux doigts du malaise d'ailleurs. Cela dit, chapeau bas aux deux acteurs, et à la réalisation qui se sort très bien des contingences du huis-clos (ou presque), avec notamment un superbe plan-séquence en vue subjective, où Rufus rentre chez lui, puis dans leur chambre, et ouvre la fenêtre où à ce moment-là, la caméra recule et où on voit l'acteur (très bien maquillé).


Comme quoi, Lelouch est souvent bon quand il a des contraintes, c'est vraiment là qu'on sent sa créativité, même si je ne recommande pas le film aux jeunes mariés, il y a de quoi se flinguer le moral.

Boubakar
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le 15 mars 2022

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