Les monarques sont des stars comme les autres.

Avec les films de Sofia Coppola, on sait ce qu'on va voir. La réalisatrice "fille de" fait, comme Asia Argento, autre "fille de", des films légers, épurés, auquel on adhère ou pas du tout. Il n'y a pas de grand suspense, mais un style qui éveille parfois l'intérêt. Marie-Antoinette, avec son actrice-coqueluche Kirsten Dunst, ne dépare pas dans sa filmographie. Un film qui ronronne bien, en dépeignant le quotidien de deux naïfs qui, paraît-il, sont à la tête de la France. Avec le punk-rock et les baskets qui apparaissent, la réalisatrice américaine a quand même bien rendu Versailles, et ses préoccupations à mille lieux du reste de la population française. Après, un ennui tenace (que les protagonistes semblent éprouver aussi) ne nous fait pas prendre le film en très haute estime, mais nous fait le regarder quand même, avec un œil curieux pour cette cour de France vu par les yeux américains. Dunst est fidèle à elle-même, Jason Schwartzman, par contre, est le prototype américain du mari gnan-gnan, et est franchement horripilant. En fait, ce film sur la monarchie prérévolutionnaire française en dit surtout beaucoup sur la société américaine qui iconise les dirigeants comme des stars du divertissement comme les autres, nonobstant le fait que ces personnes prétendument naïves avaient sur la conscience la souffrance de milliers de gens. Au vu de son film, on dirait que Sofia Coppola a toujours pas compris pourquoi le peuple français leur a coupé la tête...