Édifice solide sur fondation branlante

ATTENTION SPOILER.


Difficile de statuer après le visionnage de cette étrange œuvre.
Chapitrée de façon assez anarchique, nous sommes directement plongé dans un monde peuplé de personnage aussi moche les un que les autres (époque oblige ?) ou il n'est pas évident de comprendre tout de suite voir pas du tout les tenants et aboutissants de chacun.


Il m'aura fallu quand même 1h20 et plus pour capter (et encore pas sûr) que la voie sortie de nulle part doit être un ange ou un équivalent (scène du moine accusé d'attouchement sur brebis sans défense ahaha le sale sale). Bref, pas évident à identifier des autres (VO) car oui mon oreille n'est pas habituée plus que ça au Slave.
A partir de ce moment-là plusieurs choses prennent du sens : l'usage à outrance des échos lors de longues discutions (mon oreille a eu du mal à s'y faire, si je n'avais pas capté le délire de la puissance divine je n'aurais peut-être pas noté ce film 6 mais 4 ou 3 car c'est un peu abrutissant).
Viennent également s'ajouter toutes ses voies indéfinissables comme des pensées émanant des personnages ou (interprétations) d'autres entités célestes.
Ensuite, le fait de ne pas avoir de bruitage de l'environnement ou très peu, j'en déduit après ma découverte de la puissance qu'au final nous (spectateurs) sommes également avec elle dans un monde à la lisière du monde terrestre et éthéré dépourvus de sons ou très peu.
Ce parti pris est assez original mais à double tranchant, il peu rebuter ou dégoûter si on en saisit pas le sens si sens il y a.


L'imagerie quant à elle n'est pas évidente non plus aucun repère ne nous permet de déchiffrer passé présent et imaginaire représentatif (je pense à la scène ou deux personnages se câline près d'un arbre totémique ou symbolique d'une religion peut-être païenne) cela ne facilite pas la compréhension. Après, j'ai beaucoup apprécié les passages en FPS pour l'époque mélangée au noir et blanc excellent. Pareil pour les costumes, décors j'ai adoré cette plongée poisseuse voir écœurante et presque horrifique dans le moyen-âge de l'est. Le personnage du père Bouc est vraiment infâme, ses frusques presque satanique, son fief rempli d'ahuris à qui ils manquent une case, sales au possible. Aucune retenue dans ce monde (le viol de la fille Marketa en plein milieu du fief sans pression) aucune règles sauf les siennes au père Bouc, père d'une tripotés de gosses tous à moitié idiots car élevés en cercle fermé et adepte pour certains de l'inceste avec finition tranchage de bras bref un saut en enfer réussi.
Je ne suis pas spécialement adepte des films contemplatifs mais il est vrai que je me suis laissé emporté par celui-ci. Après je trouve que 2h45 pour une œuvre comme celle-là est un peu long, il y à énormément de choses à assimiler et digérer et tout cela peut devenir nauséeux à force.


De ses œuvres essayant d'ausculter la folie humaine via la religion j'ai préféré The Devils (adoré même) et Diabel qui pour moi restent peut-être plus classique dans la forme bien que se soient quand même deux ogives qui ne laissent pas indifférent. Marketa Lazarova quant à lui reste marquant dans sa noirceur, il m'aura poussé à écrire un truc mais se perd dans ses effets de styles trop poussifs et invasifs ainsi que dans sa structure trop labyrinthique.


Pour statuer, enfin essayer, je pense que cette œuvre est plutôt personnel trop même qui fraye presque avec l'expérimental de par son originalité (sons, prises de vue) et de par se côté mystico-fantastico-religieux parsemé ici et là dans le film.


La bise au chat

Kazak
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le 13 juin 2021

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Kazak

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