De la science-fiction aux inspirations old school, une enquête aux allures de complots et des robots doués de conscience. Telle est la fresque que nous dépeint Mars Express.
Dès les premières minutes, l'attention portée aux détails du monde saute aux yeux. Tant dans la représentation des manifestations anti-robots sur une Terre surpeuplée, révélant une tension sociale palpable. Puis sur Mars, paradisiaque en surface mais abritant des bidonvilles dans ses bas-fonds. Le monde de Mars Express est dense et n'attend pas le spectateur pour vivre.
Malgré les 180 ans qui séparent l’époque de Mars Express de la nôtre, le scénario n'en reste pas moins relié à nous notamment sur le plan géopolitique. Le personnage de Chris Roy Jacker ne manquera pas de vous rappeler un certain Elon Musk. Dans ce monde, l'IA est une technologie qui à atteint un plafond de verre et les corporations cherchent désormais à la remplacer pour faire toujours plus de profits.
Fusils de Tchekhov et harengs rouges sont dispersés tout au long d’un récit aux références multiples, de Cowboy Bebop à Neuromancien en passant par Blade Runner, créant une expérience narrative tout simplement jouissive pour les spectateurs attentifs. Chaque élément semble avoir sa place dans une machination complexe, contribuant à une trame tissée avec précision.
Le tout se voit sublimé par une animation en dessin réaliste mélangeant 3D et 2D, donnant l’impression que nos bandes dessinées de science-fiction telles que Sillage de Jean-David Morvan prennent vie. Un plaisir visuel mais aussi sonore souligné par le travail de Fred Avril et Philippe Monthaye. 21 titres tous uniques mélangeant électro, rock et funk qui me ramènent sur Mars à chaque écoute.
Certains pourront reprocher au film une approche trop classique du thriller d'enquête. Mais plutôt qu'un récit prétendument novateur qui peine à convaincre, Mars Express opte pour une narration classique mais captivante, offrant une expérience cinématographique qui prend racine dans une hard SF aux éléments et enjeux modernes.