Mars express, sans doute le premier film d’animation français qui arrive à traiter le sujet “cyber-futuriste” à sa juste valeur.
D’abord, le film commence à toute vitesse avec une scène d’action bien animée qui dépeint déjà très bien le propos du film. Nous sommes devant un polar cybernétique, qui contient de l’action et des enquêtes. C’est clair, mais à présent qu’en est-il du film ?
Le pitch est le suivant : L'héroïne, accompagnée de son robot, est embauchée par un riche milliardaire afin de retrouver une hackeuse qui cherche à déboulonner des robots, c'est -à -dire à leur rendre leur liberté. Pendant cette chasse, on découvre un secret…. Le temps compte avant que la position de force entre humain et robot ne s’inverse.
L’ambiance est dominée par des avancées technologiques, surplombées par des décors très réussis: architecture rétro-futuriste de la Silicon Valley, voitures magnétiques, robots-secouristes, etc.. Vous serez servis.
Le film propose une fin floue qui nous renvoie à nous et à notre imagination. Personnellement j’adore ce format qui évite les fins sous forme de "et tout finit bien, ils se marièrent et eurent de beaux enfants". Bon je caricature légèrement mais sur certains films on n'est pas loin de ça.
Bon laisser moi vous émettre une analyse, à présent :
Presque “pro-robot” , ce film remet en question la légitimité des hommes à contrôler les robots. En effet, les humains, y compris l’héroïne, sont cyniques et attachés à des addictions (alcool, sexe, drogue,..). Les hommes ont du mépris envers les robots et ne s’intéressent qu’au profit. Supportés par tous ces arguments, le réalisateur nous pose une question: Est ce que les humains ont une raison d’avoir une emprise sur les robots ? (Ou bien, j'ai tout suranalysé xddd)
Mais, peu importe, vous comprenez bien que Jérémie Périn soulève des questionnements et les laissent en suspend, un peu de la même manière que cette fin énigmatique.
En tout cas, une des raisons qui m’a fait apprécier ce film, c'est sa tension palpable.
Quelques points négatifs malgré tout. Les personnages ont des expressions faciales figés ou trop simpliste qui font "bandes dessinées". La bande son marche plutôt bien sans pour autant sortir du lot. Le doublage semble très “réel” mais n’a pas réellement cette touche charismatique qui aurait fait du bien à ce film d'action SF.
Et enfin, les émotions que j’ai ressenties suite à la mort de l'héroïne ont été comme ce que ressent un virus quand Jacques, 48 ans, prend des antibios contre sa grippe... Vous comprenez bien que les personnages ne sont pas attachants, on est presque détacher de ce qu'il leur arrive. Peut être c'est le résultat du mauvais doublage ou alors du manque de profondeur dans l'écriture des perso. Parce que quand on y pense les personnages, même celle principale sont secondaires dans l'histoire. Est ce un choix ? Je n'ai guère la réponse.
Et c'est cela qui a fait que j'ai suivi cette histoire avec plaisir sans pour autant avoir été marqué.
Néanmoins, le film a coûté 7 millions, quand d’autres studios d’animations en dépensent des centaines. Je pense que c'est important de le rappeler.
Bref, Jérémie Périn a produit un film rempli d’idées intéressantes, dès lors de sa toute première réalisation, donc, on lui pardonne pour ces imperfections et on apprécie cette œuvre (quand même) réussie.