Vendu comme l'un des rares films de torture porn avec de la substance, survendu par son parcours sulfureux (censure, film traumatisant, tout ça tout ça), Martyrs m'a fait l'effet d'un bon bout de viande périmé d'un jour : j'avais bien envie d'essayer, malgré de sérieux doutes sur la qualité de la chose.
Et effectivement, le résultat est assez décevant. Le thème, pas inintéressant et particulièrement pertinent pour un film d'horreur - la douleur sous un angle clinique et froid, par opposition avec les effusions de sang, d'image et de bruit habituelles -, mais se retrouve traité superficiellement et ne trouve aucun écho dans la réalisation fadasse. Le déroulement en trois actes aurait pu être un atout de poids pour raconter la descente aux enfers des protagonistes, si seulement le scénario avait été été autre chose que lent et vide. Le tout n'est pas aidé par le jeu d'acteurs bon qu'à contenter les amateurs habitués au standard peu exigeant du genre.
Enfin, si Martyrs s'était terminé de façon intelligente ou provocatrice, j'aurais moins peiné à croire à la volonté artistico-intello de la chose. Or, M. Laugier nous sert un semi-twist en carton qui n'a, réfléchissez-y bien, aucun sens, et ne laisse plus de doute sur la gratuité totale de l'ensemble.
Ne restent qu'une ou deux bonnes idées, dont la vision par la plus folle des deux héroïnes de sa propre folie, et c'est tout.