Film de son époque et intérêt cinématographique discutable

Je pressens favoriser le Godard totalement expérimental comme « Une histoire seule » ou « Ici et ailleurs » quand je vois ce que je garde de ce « Masculin Féminin ». Cela dit, je débute dans la découverte de ce grand fou et précurseur de la nouvelle vague française.

Alors, j’ai trouvé le film assez insupportable à plusieurs niveaux. Déjà, le son est dégueulasse, je sais bien que la fonction « réalisme » prime chez Jean-Luc, mais là, c’est juste horripilant tout ce vacarme de fond aléatoire, ça m’a vraiment énervé. Sinon, le personnage de Jean-Pierre Léaud est un peu près tout ce que je déteste et on le voit 95 % du temps.

Essentiellement un film qui annonce les événements de Mai 68, on suit donc des jeunes Parisiens gauchistes dans leur pérégrinations sentimentales et militantes, autre chose qui expliquera mon agacement au visionnage, c’est un profil sociologique et une génération que je ne respecte pas beaucoup à vrai dire, ça n’a donc pas arrangé les choses. Sinon, c’est évidemment appuyé par les procédés cinématographiques Godardien, avec un message politique principalement socialiste, anti-gaulliste et antiaméricain.

Paul (Léaud) étant un sondeur pour IPSOS, il interroge des Français, ses questions et les réponses des sondés tente de nous démontrer leur état d’esprit dans une société en pleine mutation, de consommation et d’envahissement culturel américain. Bon, c’est franchement grossier à bien des reprises. Exemple : écran noir et texte : «Conversation avec un produit de consommation », s’en suit un entretien entre Paul et une jeune femme nouvellement sacrée miss 19 ans… Pff OK Jean-Luc ! Vers la fin du film, un panneau de texte annonce (de mémoire) « Ce film aurait pu s’appeler les enfants de Marx et de Coca-Cola » et comme si l’on n'avait pas compris le message « Comprenne qui pourra » … Je souffle…

Sinon, ça ne raconte pas grand-chose si ce ne sont les errements d’une bande d’amis qui vogue ici et là, ponctué de conversation sur l’amour, la sexualité ou la société. Le film m’a excédé durant les 40 première minutes, ensuite ça allait un peu mieux…

C’est vraiment un film de son époque, je ne crois pas qu’il ait un quelconque intérêt de nos jours (même cinématographiquement). Je pense même que les jeunes d’aujourd’hui – exception faite des bobos parisiens – trouveront ça ennuyant et insupportable.