J’ai bien aimé. Beaucoup de gens n’ont pas trop accroché, mais moi oui. Moins que pour Pierrot le Fou, par exemple, mais quand même.
J’ai eu l’impression – et peut-être que je me trompe – de voir quelque chose d’assez proche des écrits d’Émile Zola (entre autres). Vraiment une sorte d’étude sociologique stylisée de la jeunesse des années 60. On a ce côté chronique sociale, qui reste, selon moi, pertinent aujourd’hui. Pas dans tous les pays peut-être, mais en France, j’ai l’impression que chaque génération de jeunes retrouve un peu les mêmes tiraillements. Ça donne au film une portée presque universelle.
En termes de forme, les « 15 faits précis » ne m’ont pas gêné. Ça fonctionne comme des petites vignettes plus que comme un récit linéaire. J’ai aussi bien aimé la fin abrupte et inattendue.
Ce que j’ai trouvé intéressant surtout, c’est la réflexion entre révolution/engagement politique et société de consommation qui endort. Comme à son habitude, Godard aime ajouter de la philosophie à ses films, et ici je trouve que c’est l’un de ceux où c’est le plus facile à discerner. Montrer les incohérences, pointer les contradictions… le tout toujours avec une certaine distance vis-à-vis de ses personnages, que ce soit dans la manière dont ils dialoguent ou dont ils sont filmés.
Et puis Chantal Goya prime, c’est trop 😣