Voyage en enfer chez les masculinistes misogynes.

Enquête en eaux troubles, celle de la “manosphère” (un ensemble de communautés en ligne ou IRL où les hommes se retrouvent pour revendiquer leur haine des femmes et la toute puissance masculine).

A travers ce documentaire, le journaliste Pierre Gault a infiltré pendant 9 mois plusieurs communautés masculinistes et à tenter de décrypter qui étaient ces hommes qui revendiquent à la fois la toute puissance masculine et la haine des femmes, persuadés que leur statut (voir, leurs testicules) sont menacés avec les progrès de l'égalité entre les femmes et les hommes.

Les vidéos YouTube à ce sujet sont en surnombre, « Les femmes te manipulent », « Comment avoir les couilles du mâle alpha ? », « Sois dur et exigeant avec les femmes », « Tu dois la punir quand elle te manque de respect », « La seule chose à faire avec les féministes : les tamponner », … Elles ne servent qu’à banaliser la violence des hommes envers les femmes (accusant ces dernières d’être vénales ou d’être manipulatrices, voir castratrices), les agressions sexuelles, les appels au viol, au racisme et au (cyber)harcèlement.

Préparez vos sac à gerbe, pendant 52 min, on nous emmène à la rencontre de mecs à vomir, qui pètent plus haut que leur cul et sont condescendants. Des masculinistes misogynes, des frustrés de la vie et sans le moindre doute, incapables d’avoir ne serait-ce qu’une relation de couple bien sous tout rapport, tant ils dégagent une haine et une rancœur envers les femmes (et n’hésitent pas à comparer les femmes à “des poubelles à sperme”).

« Les femmes c’est comme du lait, il faut le consommer avant la date de péremption. Alors qu’un homme, c’est comme du vin, ça va devenir un grand cru. »

On y découvre la sphère masculiniste qui gangrène YouTube, notamment Killian Seinsei (un motivateur masculin), Azurr (un influenceur masculiniste et chef de meute) ou encore Hugo RF (un coach en relation). Les propos tenus dans leurs vidéos sont non seulement choquant et à gerber mais certains, via des canaux privés, n’hésitent pas à évoquer le viol (lors d’une rencontre d’un soir, si la fille résiste pour coucher, les conseils qui sont prodigués, c’est de “tordre son consentement”, la violer pour parvenir à ses fins).

Ce qui est très intéressant avec ce film-enquête, c’est qu’il dresse le portrait de plusieurs groupes masculinistes, ainsi on découvre les “incels” (des célibataires involontaires) et qui, par conséquence, vont se renfermer sur eux-même et développer une haine envers la gente féminine et jalouser les couples. Ainsi que des masculinistes fachos, car quant on plonge dans la sphère mascu, les idées de l’extrême droite ne sont jamais bien loin, la preuve en est avec Jean-Marie Corda (qui admire le néo-nazi Anders Breivik, responsable de la tueurie sur l’île d’Utøya en Norvège) ou Julien Rochedy, un ancien du Front National qui avait créé une formation en ligne pour rendre les hommes plus viril (“Major : être et rester des hommes”), ainsi que Papacito, tous les deux soutiennent Éric Zemmour.

« Si je ne peux pas vous avoir les filles, je vous détruirai. »

Elliot O. Rodger

Des tarés chez les masculinistes, il y en a pléthore et ceux qui décident de passer à l’acte (aveuglé par leur haine envers les femmes) sont de plus en plus nombreux. Le film met en lumière la revanche des incels et nous rappelle la tuerie orchestrée par Elliot O. Rodger, un jeune américain de 22 ans, vierge et qui n’avait jamais embrassé de fille. Il abattra six femmes qui auront eu le malheur de croiser sa route. Il est aussi question de Mickaël Philétas, un masculiniste qui assassinera son ex-femme de 80 coups de poignard.

Mascus, les hommes qui détestent les femmes (2024) lève le voile sur cette sphère masculiniste et ses gros frustrés aussi bien sexuellement que socialement parlant. Des portraits édifiants qui viennent nous rappeler la dangerosité de ces types et leurs propos qu’ils tiennent, de façon accessibles au plus grand nombre.

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