Hier, j'ai pour la première fois regardé Massacre à la tronçonneuse et 20th Century Women. Un passage de ce dernier a alors éclairé ce que je pensais du premier :
Donc on est dans le film 20th Century Women, en 1979 (quelques années après la sortie de Massacre à la tronçonneuse), une mere rentre dans une chambre dans laquelle son fils et une amie écoutent de la musique rock :
"La mère: Qu'est-ce que c'est ?
L'amie: C'est The Raincoats.
La mère: Les choses ne peuvent-elles pas être jolies ?
Le fils: La jolie musique est juste utilisée pour cacher l'injustice et la corruption de la société.
La mère: Ah, ok alors... ils en sont pas très bons, et ils le savant, c'est ca ?
L'amie: Ouais, c'est come s'ils avaient juste ce sentiment, et ils n'ont pas les compétences, park quench's c'est raiment intéressant ce qui arrive quad ta passion est plus grande que les outs don't tu does t'occuper. Ca crée de l'énergie, c'est brut. C'est pas génial ?"
Massacre à la tronçonneuse n'est pas non plus joli. De cette image brute en sort toute l'horreur du film et tout le désir de cinéma dont il transpire. Littéralement aussi, tout le monde suinte, la lumière ne vient pas idéaliser les personnages mais les rend moches au contraire. Le réalisateur parvient à donner un sentiment de claustrophobie là où se trouvent les champs et les routes sans fin des Etats-Unis. J'ai eu peur pendant tout le film. Ce qui s'attendent à voir un film avec un monstre mythologique, Leather Face, seront surpris. Car l'horreur de Massacre à la tronçonneuse tient dans le fait que la folie reigne dans une famille d'hommes que l'on pourrait croiser sur les routes de campagne. On a parfois l'impression de se trouver face à un conte (quand, par exemple, une des jeunes filles s'enfuit à travers les branches des arbres dans la nuit).
On rit aussi. Parfois pour de bonnes répliques ("Oh mais qu'est-ce que t'a fait à la porte ?"). Parfois, malheureusement parce que le sentiment de regarder un film est plus grand que celui d'être dans le film quand on voit que Leather Face, en réalité, pourrait facilement attraper la fille mais que l'acteur se retient. On y pense pendant un court temps (que l'on décidera ou non de laisser s'échapper) avant que la peur nous prenne à nouveau.