Alors, il faut s'accrocher ; Max mon amour est un film français, réalisé par Nagisa Oshima, un japonais, et dans lequel les personnages principaux sont des anglais vivant à Paris !
Le mari, un diplomate, soupçonne sa femme de le tromper et fait appel à un détective qui lui informe que son épouse va bien dans un appartement, mais qu'il n'a jamais vu son amant en sortir. Étonné, il réussit à avoir un double des clés, entre dans le petit studio, et surprend sa femme ... avec un chimpanzé.


C'est le point de départ à la fois absurde et comique de ce film, dont la grande question se trouve dans l’ambiguïté des rapports entre cette femme, Charlotte Rampling, et ce primate, Max, dont on ne sait jamais vraiment si cette liaison entre guillemets a été consommée. Entre parenthèses, c'est techniquement impossible, entre autre parce que le coït du chimpanzé est extrêmement rapide, mais bref...
Je trouve que d'avoir choisi Charlotte Rampling, d'une grande beauté, ajoute à la bizarrerie de la chose, car plus d'une fois, elle semble tourner autour du pot, faisant enrager son mari sur des rapports zoophiles, dont la question restera floue durant tout le film. Oshima évite justement la vulgarité auquel on aurait pu s'attendre d'un tel sujet, si on fait exception d'une scène où le mari utilise une prostituée qui, évidemment, se fiche à poil pour exciter, en vain, le bestiau.


Mais autant Charlotte Rampling est parfaite, autant je suis plus dubitatif sur les autres acteurs, Victoria Abril, Fabrice Luchini, Nicole Calfan, et un improbable Bernard-Pierre Donnadieu avec ses énormes lunettes. On sent que, un peu à la japonaise, ils en font des tonnes dans leur jeu, une manière outrancière d'incarner des grands bourgeois, et plus encore quand ils découvrent le chimpanzé d'un diner.
Quant à l'image, pourtant signée Raoul Coutard, je l'ai trouvée très froide, tirant parfois vers le bleu, sans réelle justification, et on peut regretter qu'il y ait au fond peu d'extérieurs, au point que je pensais que Jean-Claude Carrière et Nagisa Oshima avaient adapté une pièce de théatre.
Provoquant un scandale à sa sortie, et un semi-échec commercial, le film est en fin de compte bien plus gentil que son thème ultra-chaud laissait suggérer, et c'est intéressant de traiter ainsi de l’ambiguïté.

Boubakar
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le 31 juil. 2019

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Boubakar

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