Après Rendez-vous En Enfer (2010), Steven Seagal fait une petite pause pour tourner sa série True Justice. Il revient en 2012 avec Maximum Conviction sous la houlette de Keoni Waxman avec qui il avait déjà tourné Sous Haute Protection (2009) et Dangerous Man (2009) et qui deviendra son réalisateur attitré dans les années 2010. Waxman a tourné en 2010 Hunt to Kill avec l’ancien catcheur Steve Austin et le duo semble s’être bien entendu puisqu’il embarque ce dernier au casting de ce premier Seagal de 2012 qui avec son 4.7/10 de moyenne sur IMDB (sur environ 7500 votes) est le film de Saumon plus très Agile le mieux noté des années 2010. Alors je me suis dit que j’allais profiter de ce qui semblait être le dernier Seagal à peu près potable. Eh bien même pas, c’était quand même un peu nul. Ça commence bien les années 2010 Seagaliennes…


Dans une interview accordée à MTV, Steven Seagal a expliqué qu’il s’en était tenu à l’histoire qui lui avait été confiée, qu’il avait peaufiné l’intrigue générale et les scènes d’action pour les rendre aussi réalistes que possible, et qu’il s’était entendu avec Steve Austin pendant le tournage. Cela pourrait paraitre anodin mais vu comment les caprices de Seagal et son côté « roi du monde » ont bousillé des films dans les années 2010, c’est bien qu’il s’en tienne juste à ce qu’il doit faire. Mais ce n’est pas suffisant. Le scénario n’a strictement rien d’emballant, en plus d’être rempli de trous, et rapidement on décroche et on attend simplement que la scène d’action suivante se pointe. Même chose pour la réalisation, très fonctionnelle, très plan-plan lors des dialogues, qui ne cherche jamais à amener un peu de folie à l’ensemble alors que ça en manque cruellement. Ajoutez à cela que le film est extrêmement mal éclairé et vous comprendrez que Maximum Conviction ne brille clairement pas par sa mise en scène. La petite pause de Seagal pour tourner sa série ne lui a pas été profitable et il a de nouveau gonflé, semblant parfois très à l’étroit dans ses vêtements, croisant parfois ses bras comme pour cacher sa bedaine. De toutes façons, il semble de nouveau ne plus en avoir rien à faire, balançant ses dialogues tel un robot et semblant attendre que ça se passe. Il prouve avec ce film qu’il est désormais dépassé et qu’il n’est plus du tout convaincant en tant que star de film d’action. Steve Austin était divertissant à défaut d’être crédible. Dommage que les deux « stars » du film aient au final peu de temps d’écran ensemble, le film ne tirant pas tout le parti possible de cette collaboration entre Seagal et Austin. De toutes façons, même lorsqu’ils sont ensemble, il n’y a pas réellement d’alchimie entre les deux et ils s’en sortent bien mieux lorsqu’ils sont chacun de leur côté, en particulier Steve Austin qui sort même quelques blagounettes bien senties. Le film aurait été possiblement meilleur s’il avait été le protagoniste principal. Michael Pare est un méchant décent, mais son personnage est un peu trop ennuyeux pour retenir l’attention.


Après une première demi-heure sincèrement pénible, l’action se fait plus fréquente, avec des morts parfois particulièrement méchantes. Cette action est essentiellement composée de fusillades et ce n’est pas plus mal car les quelques scènes de combat impliquant Steven Seagal sont montées à la hache pour essayer de cacher que ce dernier a désormais 60 ans et qu’il n’est plus aussi mobile et agile qu’à ses débuts. Malgré tout, il nous gratifie de quelques mouvements sympathiques et le combat final, à défaut d’être réellement intéressant, est amusant à voir car frôlant avec le ridicule. Steve Austin amène lui aussi une scène qui fait sourire, un combat dans la cuisine de la prison à base de casserole et d’eau bouillante. A noter que la meilleure scène d’action revient à Bren Foster (Life After Fighting) qui, malgré un montage là aussi chaotique, a suffisamment d’énergie pour enthousiasmer un minimum. Si le montage du film dans son ensemble avait été un peu plus soigné, on aurait clairement pu avoir quelque chose de vraiment divertissant. En l’état, c’est quand même assez moyen d’autant plus que le Maximum Conviction se fait souvent trop bavard et comme les scènes d’action sont au final assez courtes, eh bien il faut remplir avec de la parlotte. Et au final, on se retrouve avec un produit souvent lambda, un peu trop emballé à la va-vite, et surtout bien trop ennuyeux pour qu’on s’y intéresse un minimum, avec cette impression de gâchis car la promesse Seagal / Austin n’est clairement pas mise en images comme elle le devrait.


Le duo Steven Seagal / Steve Austin annonçait un DTV musclé qui aurait pu proposer un divertissement bien burné. On a droit au final à une bobine mal mise en scène, beaucoup trop bavarde, et sans grand intérêt. Allez hop, au suivant !


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-maximum-conviction-de-keoni-waxman-2012/

cherycok
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le 13 mars 2025

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