Après quelques minutes angoissantes où j'ai cru assister au remake du christique "Tree of Life", soulagement. Voici deux très beaux portraits de femme qui s'ébauchent à travers les deux parties du film : la première, Justine, jolie comme un coeur qui a tout pour être heureuse mais reste désespérément triste, ne parvient pas à trouver sa place dans le monde en dépit de son mariage et de sa carrière professionnelle enviables... qu'elle finira d'ailleurs par mettre par terre en deux secondes.
La seconde, sa soeur, plus âgée, c'est Claire, l'organisatrice, la reine du protocole, mère d'un petit garçon et mariée à un homme riche, et qui semble maîtriser sa vie et celle des autres. Mais elle est complètement paniquée à l'idée que la planète Melancholia puisse heurter la Terre...
Sur fond d'images lyriques post-apocalyptiques et d'une musique wagnérienne oppressante, une vérité émerge : confrontées à la mort, c'est Justine l'intuitive, toujours au-dessus des événements, pour ne pas dire à côté, qui s'en sort le mieux : elle ne se raconte pas d'histoires et gère calmement la fin, on la voit très sereine en attendant la mort, restant au plus près d'elle-même, des éléments et de ses proches jusqu'au bout ; alors que Claire, qui tente d'agir et d'échapper à son destin, ne fait que s'enliser dans la folie avec son fils.
Pour ne pas parler des hommes...
A noter que le réalisateur remercie Penelope Cruz à la fin car c'est elle qui lui inspiré ce film, même si elle n'y apparaît pas. A méditer.