"Melancoly baby" est un film oublié,zappé,rayé de la carte,refoulé au fin fond des chiottes de l'histoire du cinéma,et ce malgré une belle distribution.Jamais diffusé à la télé,jamais cité dans la filmo de ses acteurs,il s'agit du premier et seul long-métrage de la réalisatrice-scénariste Clarisse Gabus.Alors,l'oeuvre mérite-t-elle une pareille opprobre?La réponse est oui.On y suit le parcours erratique d'Olga,épouse oisive et dépressive d'un homme d'affaires riche,très occupé et obsédé par son boulot.Traînant en déshabillé vaporeux dans sa grande et belle maison surplombant le lac de Lugano,elle passe ses journées à picoler,à lire et surtout à dormir,et quand elle sort,elle devient la proie de toutes sortes de dragueurs.On n'imagine pas à quel point la vie des riches est pénible,et combien il est difficile pour eux de trouver un sens à leur existence.Heureusement,Clarisse Gabus se charge de nous le rappeler.D'une certaine manière,le film est une réussite,tant il parvient à communiquer au spectateur l'ennui profond qui ronge son héroïne.On y voit Olga qui,profitant de l'absence de son mari parti en voyage d'affaires,se balade dans Lugano et ses alentours et fait diverses rencontres qui lui révèlent qu'il existe un autre monde au-delà de son paradis carcéral.S'ensuit une enfilade de scènes étirées dans lesquelles des personnages insignifiants débitent des dialogues creux et faussement intelligents empreints de préciosité.L'ambiance seventies est très marquée par une musique aigre-douce de Gainsbourg et le comportement de protagonistes consommant de l'alcool sans aucune modération et fumant des cigarettes à la chaîne,de quoi filer un malaise à tous ces représentants des ligues anti-tout qui nous pompent l'air.Au final,ce qui rend la chose supportable est la présence de comédiens talentueux.Jane Birkin,dans l'éclat de sa jeunesse,est somptueuse.Jean-Louis Trintignant,avec ses manières doucereuses,et Jean-Luc Bideau,avec ses manières brusques,l'épaulent solidement.On comprend bien que le film se veut un manifeste féministe remettant en cause le statut de femme-objet mais c'est si maladroit et mal foutu que la démonstration se dilue et se perd dans les brumes des lacs suisses.

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le 5 oct. 2015

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