« A une époque de technologie avancée, le plus grand danger pour les idées, la culture et l’esprit risque davantage de venir d’un ennemi au visage souriant que d’un adversaire inspirant la terreur et la haine. » Aldous Huxley, écrivain britannique, n’a jamais perçu l’arrivée des nouvelles technologies comme une révolution des mots et des images et n’a jamais cherché à se faire des amis sur la question. Nous étions en 1950. Plus d’un semi siècle plus tard, le sujet fait toujours autant jaser et est l’objet de nombreuses contestations virulentes parfois tape à l’œil, parfois moralisatrices. Jason Reitman la parfaitement bien compris, lui qui a toujours était en avance avec son temps, lui qui a toujours pris l’habitude de mélanger sujet d’actualité aux drames engendrés par l’inconscience collective. « Juno » (2007), « In the Air » (2009) et « Young Adult » (2012), entre autres, vont dans ce sens mais le superbe « Men, Women & Children » décèle quelque chose d’encore plus sublime. Derrière l’écran, personne ne vous entend crier. La référence faite à « Alien : le 8ème passager » n’est pas un hasard et tend à prouver que rien n’est fait pour nous faciliter la vie dès lors que l’on se laisse trop amadouer par le monde qui nous entoure. Le réalisateur film des portraits d’une incroyable justesse, n’hésite jamais à faire main basse sur tout cliché conventionnel et insuffle à la comédie dramatique une toute nouvelle raison de se percevoir au cinéma. Il en ressort un effet de masse pourtant intimiste et le spectateur vit chaque portrait comme un nouveau domaine d’étude, avec ses bons et ses moins bons côtés. Adam Sandler est absolument bouleversant en père de famille très marqué par les us et coutumes de la vie de couple, alors que Jennifer Garner évoque autant la compassion que la rancœur en mère de famille surprotectrice. A ne pas passer sous silence, la troupe de jeunes acteurs qui, à l’image d’Ansel Elgort, font parti de la cours des grands. « Men, Women & Children » est pour finir une très belle preuve de l’ambition d’un cinéma plus indépendant qui s’appuie sur la raison plus que sur la démesure et parle sans langue de bois d’un fait d’actualité appelé à s’aggraver.

Charles_Dervaux
8
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le 30 avr. 2015

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Charles Dervaux

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