Un film sans surprise lorsqu'on connaît l'idéologie du journal Fakir, qui réalise le film dans lequel joue François Ruffin, son rédacteur en chef et fondateur.
Oui, on se marre. Oui, on peut féliciter l'équipe pour le succès de leur mission et de leur film, accessoirement.
Mais personnellement, je suis gêné. Question de convictions.
On a quand même bien l'impression que cette pauvre famille du Nord est instrumentalisée par Ruffin et ses copains pour leur permettre de bien se faire mousser. "Hé ! regardez-nous, voyez un peu ce qu'on a fait ! On est les plus forts ! ", j'ai un peu ce sentiment.
Ensuite, c'est quand même la petite bourgeoisie intellectuelle qui se convainc que c'est à elle de mener le combat en prenant la tête des masses ouvrières, trop bêtes sans doute pour réussir à tirer quelque chose de la part des patrons. Ce qu'un journaliste de Fakir présent lors de la séance admettra sans souci à la fin de la projection.
Il dira également qu'ils ne sont pas sectaires. Bernard Arnault, plus grande fortune de France, le plus parasite d'entre tous les parasites, est à distinguer des autres patrons, notamment ceux des PME et TPE. J'ai mal à ma lutte des classes.
Donc voilà, un film petit bourgeois, fait par des petits bourgeois et qui permettra à d'autres petits bourgeois de se satisfaire dans leurs convictions sans doute mélencho-altermondialistes.
On est donc très loin d'un film anticapitaliste révolutionnaire.