Une famille en or

Après Pompoko, Isao Takahata se lance dans l'adaptation du manga Mes voisins les Yamada, où il met en scène plusieurs séquences et histoires indépendantes tournants autour de cette famille.

C'est avec tendresse et humour qu'il nous plonge au coeur du quotidien de cette famille "tout le monde" japonaise où il met en scène ce couple avec ses deux enfants et la grand-mère. Allant de leur mariage à la perte dans un supermarché de la cadette en passant par le bénévolat de la grand-mère, il décrit minutieusement la vie de cette famille, les rapports qu'ils ont entre eux et les mœurs alors en vigueur.

Alors c'est loin d'être parfait, à commencer par des segments inégaux ainsi qu'un manque d'enjeux forts. C'est aussi dommage que certains personnages, notamment la plus jeune de la famille, soient moins mis en avant au détriment d'autres. Mais l'ensemble reste tout de même sympa, plutôt bien rythmé, oscillant entre poésie, humour, légèreté et tendresse et c'est plutôt plaisant que de suivre cette succession de scènes de vies de tous les jours.

Passé un début virevoltant (une exquise scène du mariage), on s'attache peu à peu à ces personnages hauts en couleurs et originaux. Le dessin est épuré, assez simple, rempli de trouvailles et bien exploité, apportant une touche de charme non négligeable, tout comme la bande originale. Les bonnes idées sont aussi dans la narration à l'image des ajouts réguliers d'haïku.

Si Mes voisins les Yamada pèche par son inégalité et son manque d'ampleur, il se révèle tout de même plutôt sympathique, charmant, inventif et plaisant à suivre et le quotidien de cette famille "moyenne" japonaise réserve tout de même quelques belles surprises !