Je suis une légende

Attention, quand je parle de légende, ce n’est pas de l’admiration. C’est juste que le film évoque des faits en s’inspirant d’une vision faussée, à savoir celle de Mesrine lui-même. Et de fait, le scénario est parfois bancal, hésitant entre glorifier et démonter. Car, oui, ce gars était peu fréquentable : mégalo, mytho, violent et instable.

Alors, oui, on a les codes du film de gangsters, avec Guido, ce vieux percheron (Depardieu, plutôt soft), qui prend sous son aile un mec qu’il sent capable de devenir quelqu’un. Et Cassel est plutôt bien dans le rôle, alternant colère rentrée, vraies explosions, humour, et haine viscérale du système. Néanmoins, l’avertissement de Guido (tout ce qui va être entrepris ne mène au finale qu’à finir dans un bouge) ne semble pas être pour Mesrine, qui a des rêves de grandeur.

La réalisation de Richet est efficace, genre de mélange étonnant de Corneau et d’action de films modernes. On ne peut pas dire que l’on s’ennuie, même si certains passages (l’attaque de la prison canadienne) semble très surfaits. Certains personnages sont parfaitement dessinés (Mesrine, entre autre, ses parents, Guido), d’autres semblent très superficiels (Jeanne).