Bizarrement, alors que c’est la partie de le vie du gangster que je connaissais le plus, c’est celle qui est la plus décevante. Pour diverses raisons. Même si la reconstitution des années 70 finissantes est saisissante (la scène de la porte de Clignancourt est assez effarante de réalisme), le film pêche par divers points.
Sur le fond d’abord : il est difficile de se faire une idée du scénario tant il joue sur l’accumulation d’anecdotes qu’une trame relie entre elles. Et on a plus à faire à une galerie de portraits qu’à un récit structuré. Les acteurs font ce qu’ils peuvent (j’ai du mal avec Mathieu Amalric dans des rôles physiques (déjà, dans QUANTUM OF SOLACE il m’avait fait sortir du film), Samuel Le Bihan alterne entre la jouer cool et surjouer, Olivier Gourmet semble hésiter entre calquer et imiter, Gérard Lanvin est très bon (malgré son accent un peu trop forcé), Ludivine Sagnier n’a pas son pareil pour jouer les filles légères en apparence et fragile en réalité, et Cassel fait mouche dans un rôle parfaitement calibré pour jouer entre le cabotinage et l’intime).
La forme. Parlons un peu de cette affiche qui fait de Mesrine une figure christique, alors que lui-même ne se décrivait pas comme tel, mais bel et bien comme un truand, et non comme un héros. De fait, cela devient gênant. Et là où le premier volet n’en faisait pas un héros, car beaucoup trop rempli de faille, ici, on le glorifie, alors que ce n’est pas l’angle idoine pour un tel personnage si complexe. Le rythme est trop inconstant pour que l’on reste focus sur cet itinéraire mortifère, rempli de passages qui auraient gagné à être moins simplistes (démonter la tête d’un journaliste facho juste parce qu’il froisse l’ego du personnage est un peu trop réducteur).
On a un diptyque malgré tout intéressant, mais qui rate de peu sa cible, et c’est dommage, car j’aurais sincèrement aimé plus aimé ce projet.