une plongée réaliste et glaciale au cœur de l'horreur, dénué de jugement et de sentimentalisme

Premier long-métrage pour Markus Schleinzer qui a sans nul doute dû s'inspirer du terrible fait divers survenu en Autriche en 2006 (lorsque que la jeune Natascha Kampusch fut séquestrée par Wolfgang Priklopil pendant 8 ans, soit plus de 3000 jours).
Avec Michael (2011), le réalisateur en herbe relate exactement la même histoire, à savoir celle d'un homme d'une trentaine d'année, bien sous tout rapport, vivant dans un pavillon et obtenant une promotion à son travail. Sous ses airs de banlieusard lambda se cache en réalité un pédophile qui séquestre dans sa cave un jeune garçon. Depuis combien de temps, combien de jours, de semaines, de mois, voir d'années, nous n'en serons rien, on va simplement suivre le quotidien de cet homme qui tente de mener une vie comme les autres alors qu'au même moment, il séquestre chez lui un enfant. Allant au travail, faisant les courses, passant quelques jours de vacances avec des amis ou fêtant Noël chez lui comme si plus rien ne pouvait l'inquiéter, tandis que sa victime tente de passer le temps au sous-sol de la maison reconvertie en chambre d'enfant, subissant des sévices au bon vouloir de son hôte.
Loin d'en avoir fait une œuvre moralisatrice ou dénonciatrice, Markus Schleinzer livre ici une plongée réaliste et glaciale au cœur de l'horreur, dénué de jugement et de sentimentalisme, sous couvert d'une approche "auteurisante" comme le ferait Michael Haneke, avec qui le réalisateur a déjà travaillé.

http://qr.net/ivn
RENGER
4
Écrit par

Créée

le 23 nov. 2011

Critique lue 548 fois

1 j'aime

RENGER

Écrit par

Critique lue 548 fois

1

D'autres avis sur Michael

Michael
OrangeApple
10

L’homme unidimensionnel

Michael est normal. Michael retient un enfant captif dans sa cave. Michael le viole normalement. Michael n’aime pas les enfants. Il ne les déteste pas non plus d’ailleurs. Michael n’aime personne...

le 10 oct. 2016

5 j'aime

5

Michael
goldie
9

Voir et cacher

« Boîte à scandale. » « Objet monstrueux. » « Caprice pervers. » Sifflé de toutes parts, soi-disant plat préparé pour Cannes, diffusé auprès d'une vingtaine de spectateurs à peine en juillet dernier,...

le 25 oct. 2011

5 j'aime

1

Michael
NafiDiop
9

Festival du cinema de l’Est. Michael de Markus Schleinzer (2011)

Markus schleinzer traite dans son film d’un sujet choquant avec une subtilité énorme. Michael, le anti-héro principal est en effet un personnage méprisable, de par son invisibilité dans le monde quoi...

le 5 déc. 2013

4 j'aime

Du même critique

Mad God
RENGER
8

30ans de tournage devant lesquels on hallucine bouche-bée devant le résultat.

Second long métrage pour le magicien des effets-spéciaux, après avoir apposé sa patte et sa légende sur bon nombre de films culte ou qui ont marqués toute une génération (La guerre des étoiles -...

le 21 juin 2022

35 j'aime

Monty Python - Sacré Graal !
RENGER
2

Armez vous de patience, c'est ce que vous avez de mieux à faire.

Premier long-métrage pour l'équipe des Monty Python où ils réalisent avec Monty Python, sacré Graal (1975) une comédie lourde, exaspérante et extrêmement vide. Certains gags sont beaucoup trop...

le 5 mai 2011

27 j'aime

17

Ready Player One
RENGER
2

Grosse désillusion, de la SF chiante à mourir

Une belle grosse désillusion le dernier Spielberg. Moi qui l'attendais avec une certaine impatience. Son grand retour à la SF, à grands renforts de coups marketings, je suis tombé dans le panneau et...

le 20 mars 2018

21 j'aime

24