Ma critique vidéo sur Mickey 17
Ce qui est problématique avec le public majoritaire de nos jours, c’est qu’il adore crier en permanence son mécontentement sur des choses qu’il déteste, comme si il restait fixé là-dessus sans essayer d’aller de l’avant. C’est un peu ce qui se passe avec Robert Pattinson, depuis Twilight, on voit toujours des gens cracher sur lui comme quoi il est un mauvais acteur et qu’il n’a pas été un bon choix pour la plupart des castings, ce qui est faux. On ne va défendre Twilight et sa nullité dans la direction d’acting mais se limiter à un rôle pour dire qu’un acteur est mauvais, c’est bas, surtout quand celui-ci prouve qu’il sait s’en sortir avec d’autres projets et un directeur de casting. Il l’a prouvé avec Tenet, Harry Potter et la coupe de feu ou même The Batman où il semblait réellement s’investir dans son rôle (et on parle de l’acting, pas de la version du personnage que vous aimez ou pas, faut blâmer les scénaristes pour ça et encore, votre vision ne doit pas se limiter à une version mais au-delà).
Passé cette grande parenthèse, cette fois, c’est Bong Joon-Ho, un réalisateur coréen doté d’un très grand talent pour le cinéma qui l’engage pour son rôle titre en tant que Mickey 17. Et que pensez de ce nouveau long-métrage qui s’était déjà bien fait connaître et apprécier, notamment avec Parasite ? Que c’est un nouveau très bon long-métrage qui nous est proposé. Franchement, il y a beaucoup de positif à retenir de ce long-métrage et le manque d’action (ou très peu) ne fait clairement pas partie de ses défauts.
Positif
- Mickey 17 (Robert Pattinson) est un remplaçable, la 17ème version qui est utilisée pour un grand nombre d’expériences lorsque l’un d’eux meurt. Cette 17ème version aurait du mourir mais il semblerait qu’il ait survécu à la mort et tente de reprendre sa vie malgré que ça semble assez difficile. C’est un protagoniste intéressant malgré qu’il manque de courage pour dire ce qu’il pense ou se révolter face à ceux qui lui font du tort. En tout cas, on a facilement de la peine pour lui quand on voit le traitement qu’il a et la manière dont il est considéré.
- Mickey 18 (Robert Pattinson) est la nouvelle version de Mickey en pensant que l’ancienne est morte. Contrairement à l’autre, il ose dire ce qu’il veut, s’énerve facilement et est déterminé quand il s’agit de lui. Il est assez intéressant dans sa relation avec la version 17, il est différent et pas forcément attachant mais nécessaire au développement de son autre version.
- Nasha (Naomi Ackie) est un soldat du vaisseau qui veille à la tranquillité de chacun. C’est une femme attachante qui est tombée amoureuse de Mickey et qui est la seule à le considérer comme un être humain. Il faut reconnaître qu’elle est attachante dans sa personnalité et le traitement qu’elle réserve à Mickey.
- Timo (Steven Yeun) est un ancien collègue de Mickey qui est maintenant pilote pour le vaisseau, c’est un arnaqueur qui tente de fuir un homme envers qui il a une grosse dette et qui continue de penser à ses intérêts avant tout autre chose. Il a beau être plus secondaire qu’on pouvait le penser, il est tout de même un personnage un peu compréhensible, même si on ne l’apprécie pas. En tout cas, c’est un égoïste qui ne pense qu’à lui et ça se voit en permanence.
- Kenneth Marshall (Mark Ruffalo) est le chef de cette expédition. Ancien candidat des élections qu’il a perdu (2 fois), il s’est rabattu sur cette expédition afin de construire un nouveau monde où tout le monde pourrait habiter. Sous ses apparences souriantes et luxueuses, c’est surtout un homme colérique et égoïste qui se sert de tout le monde pour parvenir à ses fins et ne pense qu’à son image envers les autres. Un bon antagoniste à détester comme on le voudrait.
- Ylfa Marshall (Toni Collette) est la femme de Kenneth, c’est une femme assez imbue d’elle-même mais dont on arrive tout de même à se méfier. En fait, elle est montrée comme une manipulatrice de son mari et ça marche, ça réussit à la rendre dangereuse, surtout quand elle veut quelque chose pour elle et son plaisir.
- Les relations qui se mettent en place ici sont intéressantes. Déjà, on a celle entre Mickey 17 et Mickey 18 qui sont assez différents malgré qu’ils soient les mêmes personnes, comme si 17 était le ying et 18 était le yang du Mickey original. Leur relation est intéressante dans le fait qu’ils se complètent d’une certaines façon, l’un est prévoyant et pacifique, l’autre est courageux, provocateur et colérique. Franchement, la relation se tient bien dans ce qui se passe. Sinon, on a aussi la relation entre Mickey et Nasha qui est mignonne aussi. Nasha est réellement amoureuse de Mickey au point d’être la seule à le considérer comme un être humain plutôt qu’un numéro et Mickey trouve du réconfort envers la seule personne qui le respecte, le défend et l’aime. Ici aussi, on a une relation intéressante entre les deux.
- Attention, attendez-vous à voir une dimension politique dans ce long-métrage mais une dimension politique assez réaliste. Que ce soit sur l’exploitation d’employés, un dirigeant qui sait parler mais se moque de tous, la considération, l’arrivée d’étrangers sur une nouvelle terre… Aucun message en soi dans cette critique mais attendez-vous réellement à une dimension politique qu’il est difficile d’ignorer (mais qui marche malgré tout).
- Le jeu d’acteur est réellement efficace, quel que soit l’acteur ou l’actrice qu’on voit à l’écran, on sent qu’ils sont tous investis dans leurs rôles comme il se doit. Mention spéciale pour Mark Ruffalo qui semble réellement prendre plaisir à jouer son personnage tel quel, et à Robert Pattinson qui, malgré un début un peu interrogatif sur sa performance (on y revient) prouve tout de même qu’il est bon voir très bon acteur avec des bons projets.
- En vrai, c’est surtout Mickey qui évolue. Il évolue par rapport à 18, par rapport à Nasha, son statut social sur le vaisseau ou même par rapport à ses différentes réincarnations. On a beau en être au 17ème, il a tout de même pas mal évoluer par rapport au premier modèle. En tout cas, il a une bonne évolution au fur et à mesure du long-métrage. Pour le reste, ils n’ont pas vraiment d’évolution mais ils n’en avaient pas forcément besoin.
- Évidemment, vu la dimension politique du long-métrage on va retrouver quelques messages. Sur l’exploitation du peuple par la société (même au nom de la science), sur la considération des autres quel que soit son niveau social ou son travail, sur le meurtre d’animaux pour se nourrir (à travers Ylfa surtout)… Il y a des messages voulus qui se font entendre ici, qu’on soit pour ou contre.
- Le long-métrage démarre par Mickey qui tombe dans une crevasse de glace et survit en attendant l’arrivée de son collègue qui reprend son arme et repart comme si de rien était avant qu’une étrange créature fonce sur Mickey. C’est une bonne manière de démarrer le long-métrage pour avoir envie de comprendre ce qui se passe et comment il en est arrivé là.
- En terme de symbolisme, il y a des éléments intéressants à retenir. La manière dont Mickey est considéré par tout l’équipage, notamment Kenneth Marshall, la considération des remplaçables en eux-mêmes, le peuple de la planète pour les Marshall, la machine à clone… Il y a réellement du symbolisme très efficace dans ce long-métrage.
- Question mise en scène, c’est formidable. On sent que la mise en scène est magnifiquement gérée et qu’elle a une véritable identité. En plus, elle arrive à nous faire comprendre les choses sans avoir à nous les expliquer. Vraiment, la mise en scène est de très bonne facture.
- L’univers futuriste inventé ici avec le vaisseau, cette technologie et ces créatures sur cette nouvelle planète sont intéressantes. Ça rend l’univers particulièrement intriguant et nous donne envie d’en voir encore plus sur ce qu’on pourrait trouver d’autres.
- Musicalement, c’est beau. Quelle que soit la musique qu’on entend, on a de quoi aimer tout en ayant des musiques qui racontent très bien ce qui se passe à l’image. Sincèrement, les musiques sont de toute beauté pour chacune d’entre elles.
- Mine de rien, on arrive à être pas mal surpris par tout ce qui se passe. Alors oui, on a tout de même un petit élément facile à deviner mais la plupart des choses qui arrivent sont assez inattendues et fonctionnent bien.
- Le long-métrage se conclut d’une assez belle manière, notamment pour Mickey après tout ce qu’il a subi et la manière dont il a été traité par la majorité. En tout cas, c’est une belle fin pour conclure le long-métrage.
- La tension finit par devenir efficace au bout d’un moment. Sincèrement, quand Mickey a son double et les risques que ça peut entraîner, on arrive enfin à croire à la tension du long-métrage pendant tout le long.
- Franchement, les effets spéciaux sont bien convaincants. On les voit surtout pour les créatures de la planète mais les effets spéciaux sont réellement de bonne facture pour réussir à nous convaincre.
- Les décors sont assez somptueux, qu’on soit dans l’extérieur glacé ou l’intérieur de vaisseau sombre, on a des décors de très bonne facture qui font que l’illusion passe très bien pour les spectateurs.
- On a parlé de la mise en scène mais la lumière aussi est bien gérée. Même si ça se voit avec quelques scènes en particulier, on sent que la lumière a également été bien gérée.
- Les costumes sont sympathiques. Même si ils sont assez secondaires, ils sont convaincants et arrivent à bien nous définir certains personnages, notamment le couple des Marshall.
Négatif
- Kai Katz (Anamaria Vartolomei) est un bon personnage en soi mais c’est regrettable qu’elle soit autant en retrait dans le dénouement final. Sérieusement, elle ne fait rien et ne participe à rien dans le climax final, là où Nasha est beaucoup plus investie. Pourquoi ne pas avoir fait en sorte qu’elle aide un peu ? Quitte à ce qu’elle soit dans le camp de Kenneth par jalousie de Nasha envers Mickey et qu’elle finisse par changer ? Vraiment, c’est dommage que le personnage soit autant en retrait dans le dénouement final.
- Robert Pattinson est un bon acteur et il l’a prouvé mais il y a peut-être quelques petits moments où on sent qu’il a du mal à jouer, notamment dans les premières séquences. Là où il s’en sort très bien dans la majorité du long-métrage et dans ses deux rôles, certains passages nous font penser qu’il a eu un petit peu de mal sur la fin (ou le début) du tournage. Après, ça n’empêche pas d’apprécier la majorité de sa performance qui est vraiment de bonne facture ici.
- Peut-être est-ce un effet d’optique un peu étrange mais, quand les deux Mickey sont sur la plateforme et s’apprêtent à sortir du vaisseau, on a pas l’impression que la hauteur soit si grande en dessous d’eux, même en terme de distance de sécurité pour empêcher les créatures de monter.
- Malgré que l’humour se veut assez bon dans l’ensemble, nous ne sommes pas à l’abri de quelques blagues qui ne feront peut-être pas effet. Après, il n’y a pas tant de blagues que ça et ce n’est pas grave mais il est sûr que certaines des blagues du lot ne passeront pas.
- Autant la tension a réussi à agir, autant l’émotion ne fonctionne pas vraiment. Malgré quelques scènes qui se veulent un petit peu touchantes, c’est difficile de ressentir de l’émotion pour nos personnages, et ce malgré qu’on se soit attaché à eux.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Lors d’une séquence de cauchemar, on voit Ylfa qui ramène son mari grâce à la machine pour créer des remplaçables sous les yeux de Mickey, c’est dingue comment ça installe le doute. On a vraiment cru que ça allait arriver ou que c’était la plus grande peur de Mickey de les voir revenir à cause de ça. Après, le fait de cloner un être à partir du sang et de l’ADN d’une personne, c’est intéressant, surtout de la part d’Ylfa qu’on croyait morte pour s’être ouverte les veines. Mais, fort heureusement, ce n’était qu’un cauchemar.
Si Mickey et Timo se sont retrouvés dans cette expédition, c’est pour fuir un homme puissant envers qui ils avaient des dettes pour une affaire de macarons qui a mal tourner, donc un prêt d’argent. Vu l’influence du bonhomme, on peut comprendre pourquoi ils ont préféré fuir la planète, même si ça ne l’a pas empêché d’envoyer un homme de main pour s’en prendre à Timo.
Si les multiples sont interdits, c’est à cause de Manikova. Manikova était un scientifique qui a développé cette technologie de remplaçables avec d’autres collègues mais s’en est servi pour lui-même afin d’assassiner des SDF dans la rue. On peut comprendre pourquoi les multiples sont interdits quand on sait ce qu’il a fait.
Au final, Mickey 17 est un long-métrage très réussi de la part de Bong Joon-ho. Même si c’est loin d’être son meilleur long-métrage, c’est tout de même un long-métrage qu’il a pris plaisir à faire et ça se sent. On a une mise en scène très intéressante, des personnages très bien écrits, un symbolisme intéressant avec une bande-son de très bonne qualité, un jeu d’acteur bien géré et de l’inattendu qui fonctionne bien. Après, il est vrai que l’émotion est un peu inexistante, que certaines performances marchent un peu moins dans certaines scènes et que l’humour ne fera pas toujours mouche. Malgré ça, ce long-métrage était réellement très bon et vaut le visionnage au cinéma.