Avant toute chose: si vous espérez lire une critique sur le film lui-même, passez votre chemin. Pourquoi? Et bien parce je n'écris pas ces lignes pour critiquer "Mickey:Le Club des Méchants" dans sa globalité.

En effet, le film "Mickey:Le Club des Méchants" lui-même ne m'a pas marqué. C'est juste un rassemblement des grands Méchants Disney pour faire plaisir aux Disneyphiles qui ne raconte pas grand-chose si ce n'est pour les montrer regarder des courts-métrages horrifiques (version Disney évidemment).

C'est de l'un de ces court-métrages que je souhaite parler.

Ce dernier a pour titre "Mickey et la Maison en sucre".

Si je le critique, c'est parce qu'il se démarque vraiment des autres courts-métrages étant bien sans plus. En effet, il a de très belles qualités et est très agréable à regarder. Voici si vous avez envie de voir le court-métrage lui-même avant de lire la critique qui va suivre

https://www.youtube.com/watch?v=IbkHns4PTuo

Et maintenant, c'est parti pour la critique!

Si tout le monde se souvient L'Apprenti Sorcier de Paul Dukas avec notre cher Mickey en magicien, peu de gens se souviennent de Mickey et la Maison en sucre. Et pourtant, il y a beaucoup à dire à son sujet.

Pour commencer, les créateurs du cartoon ont rendu hommage à un projet de séquence abandonnée de Fantasia. En effet, à la base, le film devait s'achever sur la Danse Macabre de Saint-Saëns mais l'idée fut délaissée au profit de La Nuit sur le Mont-Chauve de Moussorgski mêlée à l'Ave Maria de Schubert.

Heureusement, la Danse Macabre fut finalement utilisée pour le cartoon Mickey et la Maison en sucre; un cartoon ayant vraiment l'allure d'une séquence de Fantasia pour les raisons que nous allons détailler ci-dessous.

Si, contrairement à L'Apprenti Sorcier, Mickey et la Maison en sucre ne se base pas sur une musique narrative adaptant un poème nommé L'Apprenti Sorcier de Goethe, le court-métrage se sert, néanmoins, de la Danse Macabre de Saint-Saëns pour adapter partiellement un conte, à savoir Hansel et Gretel des Frères Grimm.

Le court-métrage débute par Mickey et sa chère Minnie s'apprêtant à faire un pique-nique dans une forêt. Mais tombant sur une maison en sucre (dont l'apparence est plus proche de la maison de bonbons du conte original), les deux tourtereaux délaissent leurs provisions pour satisfaire leur gourmandise. Les apercevant, une vieille femme leur ouvre et les gave de sucreries avant de les emmener dormir dans une chambre.

Pour ceux qui ont lu Hansel et Gretel, vous connaissez la suite

Mais si la vieille femme avait fait semblant d'être bonne, c'était parce que c'était en réalité une sorcière!

Et quand vous voyez la sorcière en question préparer un plat à l'aide d'un livre de cuisine où est écrit Roasted Mice (ce qui signifie Souris Rôties), vous comprenez rapidement que nos deux souris sont dans le pétrin.

Voilà donc nos deux tourtereaux pris au piège dans une maison maléfique où les sucreries prennent vie pour se transformer en armes, où les sucettes deviennent des piliers s'écroulant sur nos héros ou du bois pour des flammes menaçantes et immenses, où les jus de fruits deviennent des vagues gigantesques entraînant la noyade...

La sensation d'adrénaline et de danger est renforcée par une animation, non seulement fluide, mais également dynamique collant parfaitement aux moments de tension; et même, parfois, d'émotions. On sent la peur de Mickey et Minnie démunis face à la sorcière ne leur laissant aucun répit du début à la fin rien qu'en regardant leurs visages sans qu'une parole n'ait besoin d'être prononcée.

En effet, Mickey et la Maison en sucre ayant l'allure d'un segment de Fantasia, le court-métrage est entièrement muet. Tout doit être raconté par les images et la musique. La Danse Macabre de Saint-Saëns est parfaitement choisie pour faire mouche à chaque instant sans le moindre temps mort.

Ainsi, les non-mélomanes jureraient que, dès le départ, la musique et l'histoire ne faisaient qu'un avec le court-métrage au lieu d'être séparés par des siècles de création et n'avaient rien à voir l'un avec l'autre.

Un peu comme avec L'Apprenti Sorcier où les non-mélomanes ne pouvaient guère avoir le sentiment que Paul Dukas et Mickey n'avaient aucun rapport entre eux avant que Disney ne les réunisse.

Après, est-ce que toutes ces qualités font de Mickey et la Maison en sucre un court-métrage excellent? Malheureusement non.

Pour commencer, si elle est crédible et menaçante, l'apparence de la sorcière est un peu trop clichée pour qu'on prenne réellement le personnage au sérieux avant qu'elle ne se transforme en machine à tuer (ou plutôt à bouffer dans le cas de cette histoire). En effet, ses mains aux ongles crochus et son visage fripé font plus penser à une version light de la Reine Grimhilde/Sorcière de Blanche-Neige et les Sept Nains qu'autre chose. En ajoutant à ceci la robe et le chapeau, nous voici face à une "Sorcière d'Halloween" que même Carabosse...

(méchante sorcière stéréotypée par excellencehttps://starter.ipeos.net/parleamamain/wp-content/uploads/sites/53/2016/05/evil-witch.jpg)

...trouverait cliché

https://static.wikia.nocookie.net/disney/images/7/76/Image_0132.jpg/revision/latest/top-crop/width/360/height/360?cb=20110317180220

Sérieusement, c'est à se demander pourquoi nos tourtereaux ne se méfient pas une seule seconde de cette personne pas du tout suspecte.

De plus, les mélomanes risquent de ne pas apprécier le fait que certains passages de la Danse Macabre ont été coupés sans raison apparente.

De plus, contrairement à un segment de Fantasia, Mickey et la Maison en sucre contient des bruitages. Ce qui peut, par moments, gâcher l'immersion car ils n'ont pas leur place dans un court-métrage muet où la musique dit tout.

Il aurait été mieux de se baser sur la musique pré-écrite pour illustrer des bruits comme l'a fait L'Apprenti Sorcier en utilisant des cymbales pour représenter les coups les haches que Mickey inflige au balais ensorcelé (la musique avait, d'ailleurs, été réinstrumentalisée avec plus de coups de cymbales pour coller à l'animation de cette séquence brutale).

Et pour finir, Minnie est passive et laisse Mickey faire tout le boulot quand le danger s'intensifie au fil du récit.

Certes, c'est Minnie qui jette la sorcière dans le four chauffé mais, à part cela, elle ne sert pas à grand-chose si ce n'est à être l'éternelle demoiselle en détresse (sauf, heureusement, quand elle est dans ses propres cartoons où Mickey est absent).

Bref, Mickey et la Maison en sucre n'est pas un chef d'oeuvre mais il n'en est pas moins visuellement beau. Sans compter le fait qu'il adapte un conte assez perturbant au point que Disney n'aurait pas pu rendre accessible aux enfants s'ils n'avaient pas donnés à la sorcière cette apparence clichée pas effrayante évoquée plus haut et écourté l'emprisonnement des deux protagonistes qui, dans le conte de base, durait plusieurs jours.

Le reste du temps, la violence domine sans arrêt l'histoire dans cette mini-adaptation faisant passer du bon temps aux personnes adorant les méchants sadiques.

BlackBoomerang
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le 14 nov. 2022

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