Duplicity lights
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Dans Take Shelter, Mike Nichols parlait d'un personnage persuadé qu'il devait abriter sa famille de l'apocalypse, et joue sur le point de vue des uns et des autres pour semer le doute chez le spectateur : le personnage est-il fou ? Il est en tout cas terriblement seul…
Dans Midnight Special, un pas est sauté : non seulement l'enfant a explicitement des pouvoirs, mais il demande à son entourage de lui faire confiance pour les diriger là où ils doivent se rendre. Un acte de foi est réclamé aux personnages comme aux spectateurs.
Il y a deux choses que j'ai beaucoup aimé dans ce film : sa tension, extrêmement forte dès la première scène qui est vraiment très réussie, et la "pureté" de son récit : l'échappée d'un père et de son fils et leur fuite en avant pour atteindre leur objectif, envers et contre tout. Tout ce qui ne rentre pas dans ce "programme" est évacué de la narration.
Le personnage de l'enfant évolue au cours du film, apparaissant fébrile et candide, lisant des comic books à la lampe torche, mutique, se "fanant" ensuite progressivement avant de finalement devenir un enfant quasi-messianique en qui il faut avoir foi, et qui indique la marche à suivre.
Michael Shannon est très très bon, comme il l'est toujours, (Joel Edgerton fait aussi très bien le job), j'ai eu du plaisir à retrouver Kirsten Dunst que je ne me souvenais pas avoir revu depuis Melancholia, et ça m'a fait plaisir de voir Sam Shepard qui est un grand acteur, même si on ne le voit pas très longtemps. Quant à Adam Driver, que j'aime beaucoup, il est parfait dans ce rôle d'employé de la NSA qui découvre avec nous l'ampleur des pouvoirs de ce garçon et qui agit en son âme et conscience. Bref, Midnight Special bénéficie d'un très joli casting.
C'est à la fois un film d'action fantastique dans la lignée des vieux films de Spielberg comme on l'a déjà beaucoup dit, mais réduit à une pureté et à une tension servant l'histoire d'un père prêt à tous les sacrifices pour son fils, jusqu'au moment où il se voit obligé de le laisser embrasser son destin.
Jeff Nichols, dont je n'ai toujours pas vu Shotgun stories mais dont j'ai beaucoup aimé les deux films suivants, continue pour ma part de me captiver avec ce film.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste mes films préférés sortis en 2016
Créée
le 11 avr. 2016
Critique lue 184 fois
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