Ce film n'est pas en noir et blanc mais pourrait l'être tant le noir et le blanc (ou gris) sont omniprésents.
Ce n'est pas une surprise: les livres sont eux même présentés avec une dominante noire pour bien annoncer la couleur.
De la même façon, le générique du film est une étrange et sublime variation où l'on suit une espèce de matière parfois gluante, parfois saignante, mais toujours noire, qui découpe des formes où l'on peut deviner voir imaginer des personnages, des situations, un malaise.
Ce générique est une réussite même s'il tranche radicalement avec les images qui le précèdent et le suivent, en tout cas ça annonce le ton.

N'ayant pas lu l'œuvre de base, je me contenterai de comparer ce film à sa version suédoise qui m'avait familiarisée avec cet univers impitoyablement froid.

Ici, j'ai eu l'impression que l'histoire, ou du moins les scènes marquantes étaient moins dures, mais peut être es-ce tout simplement parce que je m'y attendais.
Le message reste présent, la trame reste la même, le propos reste aussi sordide quoi qu'on nous épargne quand même pas mal de sang.

Les personnages sont assez crédibles: Daniel Craig arrive à faire oublier le double zéro qui sommeille en lui, Rooney Mara est aussi intrigante que la précédentes Lisbeth (même si d'aspect elle a l'air plus "normale").

Certains éléments de l'enquête sont peut être mieux expliqué ou plus simplifiés que dans la version suédoise, je ne sais pas très bien ce qui diffère mais je sais que le suspens était moins haletant (et là le fait de connaitre la fin n'aide pas à juger).

Tous ces éléments tendent à dire que le film est "moyen", mais c'est sans compter la "patte Fincher" derrière tout ça, une réalisation et des plans qui donnent au film son ampleur, son côté esthétique, construit là où on aurait pu avoir un simple copié-collé à l'américaine.

Ce film a véritablement une âme propre, et il mérite le détour même (et surtout) si on a vu la première version: il n'est ni radicalement différent ni tout à fait identique.
iori
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le 24 janv. 2012

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