Baltimore, la nuit de la Saint-Sylvestre. La fête bat son plein sur les Rooftops et les luxueux appartements du centre-ville, lorsque soudain, un premier convive tombe, puis un second, et un troisième… Mêlés au brouhaha des feux d’artifice annonçant une prometteuse nouvelle année, des détonations - celles des cartouches d’un fusil à lunette - viennent d'ôter la vie à 29 personnes en quelques minutes. La confusion est totale ! Les forces de l’ordre et les secours qui quadrillent la ville sont filmés du haut des buildings, devenus le temps d’une funeste soirée, le linceul de malheureux innocents. La police et les fédéraux sont à la recherche d’un tueur de masse insaisissable ! En quelques minutes d’une rare intensité - pas vue depuis bien longtemps au cinéma - le spectateur médusé rentre de plain pied dans “Misanthrope”, un impressionnant thriller qui se pose en digne successeur de long-métrages tels que “Le Silence des Agneaux” de Jonathan Demme pour le traitement psychologique de ses personnages principaux et “Zodiac” de David Fincher pour son ambiance urbaine, (Avis perso). Devant la caméra du réalisateur argentin Damian Szifron (“Les Nouveaux Sauvages) nous suivons Eleanor Falco (Shailene Woodley), jeune enquêtrice de la police qui sera l’une des premières à arriver sur une scène de crime. La jeune femme qui fait montre d’un sang froid incroyable, se trouve débauchée de son commissariat pour rejoindre l’équipe de l’agent fédéral Geoffrey Lammark (Ben Mendelsohn) en charge de l’affaire. Lammark voit en Eleanor, un talent indéniable dans le profilage, surtout que le tueur n’affiche aucun véritable modus operandi. Pressé par le maire de Baltimore et sa hiérarchie, Lammark se retrouve sur la sellette lorsqu’un véritable massacre - que le spectateur verra en décalé sur des écrans de contrôle - vient de frapper la capitale du Maryland. Vous l’aurez compris “Misanthrope” ne permet aucun temps mort. Il nous est impossible de reprendre notre souffle tant le récit nous embarque dans une enquête en eaux troubles qui ne se focalise pas seulement sur la folie d’un homme, mais aussi sur les dérives de notre société.