Ce film fut salué par la critique à sa sortie, professionnelle et non professionnelle, comme un mélange astucieux des genres. A la fois, on passe de la farce macabre au thriller psychologique, tout en explorant, au passage, les recoins les plus sombres et toutes les ambiguïtés de l'âme humaine.
Et en effet, le métrage se distingue par une direction artistique très épurée, soulignant, par un minimalisme visuel et sonore, une tension palpable tout au long du film.
Forêts automnales, décors naturels, sont ici magnifiés pour devenir des personnages à part entière. Ils deviennent même le propre reflet des protagonistes.
Comme d'ordinaire dans ses films, Alain Guiraudie explore les sempiternels thèmes du désir, de la culpabilité et de la rédemption et au travers de métaphores, de dialogues, chargés de silences et de sous-entendus. Le film interroge le spectateur sur les non-dits, en créant une tension constante entre les personnages et l'environnement qui les entoure.
Bref, Miséricorde n'est pas qu'un film, c'est d'abord une expérience cinématographique portée par une mise en scène délicate et soignée, oscillant entre le minimalisme et une richesse toute symbolique. Une fois encore, elle témoigne du talent du réalisateur à nous offrir un univers où chaque élément visuel et sonore est là pour servir le propos du film, ainsi que les émotions des personnages.