Mission: Impossible 2, dirigé par le célèbre John Woo, est l'opus qui a le moins sa place dans la saga. Son problème fondamental n'est pas seulement d'être le maillon faible, mais d'être une rupture totale de ton qui sera immédiatement corrigée par les films suivants. Il constitue une anomalie complète au sein même de la structure et de l'identité que la franchise tentera de construire après coup.
Le film s'éloigne du thriller d'espionnage pour se vautrer dans un cinéma d'action sur-stylisé et daté, marqué par les codes de son réalisateur. C'est un "sous-Volte-Face" sorti trois ans trop tard (Volte-Face : 1997 ; M:I-2 : 2000), qui transforme les masques en gimmick prévisible et abuse des ralentis et des colombes jusqu'à l'autoparodie. L'agent Ethan Hunt n'est plus un espion professionnel entouré de son équipe, mais un héros d'action générique aux cheveux longs, préoccupé par une romance forcée et des cascades inutiles (comme l'escalade à mains nues).
Le scénario simpliste (une histoire de virus) est d'une faible pertinence narrative, et les dynamiques qui y sont établies ne laisseront aucune conséquence sur les suites. L'échec thématique fut si retentissant que la saga, dès M:I III (2006), a activement cherché à s'éloigner de cette esthétique pour retrouver la cohérence, l'esprit d'équipe et la complexité d'un thriller d'espionnage moderne.
En définitive, Mission: Impossible 2 est un accident de parcours : un film qui ne parvient pas à se définir comme un bon film d'action indépendant et qui, surtout, est l'antithèse absolue de ce que la franchise deviendra par la suite.