Je ne vas pas mentir, j'attendais ce film avec impatience depuis plusieurs mois lorsque, assis au ciné avec Ao en attendant notre séance, nous avions vu l'affiche en 4 par 3 avec un slogan du type "Plus effrayant que The Conjuring". Ce dernier avait été une telle révélation pour moi dans le genre épouvante (qui commençait à devenir molasson et a ne même plus me faire peur), que cette communication sur Babadook avait fait naître en moi de grandes espérances.
Ces mêmes grandes espérances furent quelque peu noyées dès les premières vingt minutes de film. Non, Jennifer Kent n'a pas la maîtrise de Wan, mais bon, laissons une chance à cet objet qu'est Babadook. L'histoire est somme toute banale et son traitement l'est également. On en vient à se demander si tous les films d'épouvante réclament forcément qu'on leur colle des mômes, des chiens et des traumatismes passés. Aucune bonne histoire de fantômes, de monstres, de sorcières ou que sais-je encore, ne peut-elle pas faire fi de ces conventions rébarbatives ?
Bref, c'est donc l'histoire d'une mère célibataire qui élève seule son fils, né le même jour que le décès de son mari. Cela fait sept ans, elle ne tourne pas la page et en veut même visiblement pas mal à son fils. Ce dernier le lui rend bien car il oscille entre le freak moyen et le petit chieur de merde que t'as envie de balancer par la portière de la voiture à 130 sur l'autoroute. Non mais vraiment... Sincèrement... Une grosse tête à coups de poings.
La mère découvre donc un mystérieux livre pour enfants "Mister Babadook" qui se révèle un peu trop creepy pour son adorable marmot qui finit par en devenir obsédé.
Voilà, ça s'est posé. Sauf que sur 1H30 de film, le petit pitch que je vient d'exposer, représente la moitié du film. C'est un peu long à démarrer donc. Pour ma part, je n'ai pas trop aimé l'ambiance. L'appartement sonne trop faux, on dirait que la tristesse du lieu est totalement forcée. Une mère et son fils vivraient-ils vraiment dans une maison aux murs gris ? Et n'y a-t-il pas d'Ikea en Australie bon sang ? Pourquoi les gens achètent-ils encore autant de grosses armoires qui grincent ? L'héroïne se balade avec les mêmes fringues sur le dos pendant tout le film et a besoin d'une énorme armoire et d'une penderie murale pour sa garde-robe ? En bref, tout cela n'est pas très bien amené.
Cependant, je ne veux pas jeter la pierre à Kent, dont c'est le premier long, rappelons-le (tout le monde a droit de faire des erreurs). Le film m'a tout de même fait peur, et même si visuellement, il n'avait rien de transcendant, je trouve que le traitement du son était tout à fait réussi. J'en entends déjà que vont dire que c'est facile, mais bon, d'un autre côté, il y a peu de film de genre qui font dans la finesse et l'originalité totale. Pour ma part, le son m'a angoissée, notamment l'horrible voix de Babadook, et c'est pour cela que je ne trouve pas le film complètement raté. Il a fonctionné sur moi.
Je m'attarderai enfin sur le fond du propos qui, même s'il n'évite pas certains clichés, reste intéressant. Grosse métaphore de la maternité et du deuil, il y va avec ses gros sabots mais je garde quelques idées qui sortent du lot (la position de l'enfant vers la fin, son rapport à la peur notamment). Mais dans l'ensemble, je trouve que le film met tellement de temps à décoller qu'il bâcle son final et ses intentions.
The Babadook est donc un film que je qualifierai de moyen. Il a des qualités, mais des défauts tellement évitables si la réalisatrice n'avait pas voulu faire comme tout le monde, qu'il devient un film que l'on a l'impression d'avoir déjà vu. C'est vraiment dommage car le personnage du Babadook est vraiment bien amené via ce livre et aurait pu donner lieu à des tas de possibilités super creepy.
Notamment clouer ce petit chieur par la langue !!!
Oups, je m'égare...