Mister Babadook par CultureAddict
Mister Babadook est plutôt un bon drame familial autour du deuil et des dérives psychologiques qui peuvent en découler. Le traitement de ses deux personnages principaux est à ce titre intéressant. Sans trop spoiler, on a d'un côté une mère qui peine, c'est peu de le dire, à tourner la page 7 ans après la mort de son mari. De l'autre son fils dont on va progressivement comprendre les raisons d'une peur toujours plus envahissante du Monstre.
L'un comme l'autre verront une véritable évolution voire inversion de leur personnage au cours de cette heure et demi. Tout est présenté de façon très métaphorique mais le film va relativement loin dans l'introspection, tout en parvenant rester assez subtil, point fort appréciable et trop rare dans un genre d'épouvante où la bêtise et l'inconscience sont généralement les traits de caractère principaux des protagonistes.
Mister Babadook est dans le même temps un assez piètre film d'horreur dans la forme. Sa version du croque-mitaine, personnage aux allures burtonniennes et à la voix sortie tout droit de The Grudge est presque plus impressionnante et stressante sur papier que lors de ses quelques apparitions "réelles". La réalisatrice tente de faire peur en piochant un peu partout dans ses références mais elles sont au final trop éculées pour être vraiment efficaces. Le travail sur le son est assez réussi mais ne peut contrebalancer un aspect visuel assez pauvre.
Je n'ai véritablement jamais cru ni en ce Babadook ni en ce décor de vieille baraque qui fait un peu trop toc.
Jennifer Kent a tenté de jouer sur deux tableaux à la fois. Peut-être était-ce trop ambitieux pour un premier long métrage. Elle ne réussit véritablement que la moitié du travail mais reste tout de même à suivre de près dans le futur.