Moi César, 10 ans ½, 1m39 par pierrick_D_

Le début de ce deuxième film de Richard Berry est très séduisant,et on a l'impression que ça va être vraiment bien.Berry,qui a écrit le scénario et les dialogues avec le dramaturge,scénariste et réalisateur Eric Assous,nous plonge,via la voix off du personnage,dans les réflexions amusantes et décalées d'un gamin de dix ans qui appréhende de manière déformée le monde des adultes et la vie en général.Ce petit loser enrobé,à l'imagination débordante et amoureux sans espoir d'une camarade de classe,suscite une série de scènes bien barrées.C'est frais et original,malheureusement,passée cette bonne entame,l'inspiration des auteurs se tarit quelque peu et les séquences deviennent répétitives à mesure que le procédé montre ses limites et apparait pour ce qu'il est,à savoir la vision d'un enfant revue et corrigée par des adultes.Du coup,la machine tourne de plus en plus à vide et le film échappe à ses concepteurs pour se perdre dans une fastidieuse équipée en Angleterre et se terminer dans le conte de fées niaiseux.Berry a réuni un fabuleux casting,avec beaucoup de très bons acteurs effectuant des numéros délectables,les plus notoires étant ceux de Jean-Philippe Ecoffey et Maria de Medeiros,qui jouent les parents de César,Jean-Paul Rouve en prof de gym survolté,Guilaine Londez en institutrice sexy,et Didier Bénureau en directeur d'école chtarbé.Mais ce sont les enfants,formidables,qui portent le film,principalement le génial Jules Sitruk,le meilleur enfant acteur de sa génération,et de loin,qui avec sa bonne bouille et son air impassible,donne un vrai relief au personnage principal.Dommage qu'on ne le voit plus guère depuis qu'il est adulte.Il est à noter que son amoureuse est incarnée par Joséphine Berry,qui n'est autre que la fille du réalisateur.On remarque enfin la présence d'Anna Karina,qu'on a sortie de sa tombe pour la circonstance,alors qu'il est formellement interdit de déterrer des cadavres.Il est clair qu'elle n'a pas fait de progrès depuis qu'elle était l'égérie de la Nouvelle Vague,et elle se révèle tout aussi insupportable que dans les vieux Godard d'autrefois.