Moi, grosse
5.5
Moi, grosse

Téléfilm de Murielle Magellan (2019)

Juliette Katz est superbe. Pas un très bonne actrice, mais son jeu est correct. J'ai surtout apprécié sa beauté, son visage, ses formes, même si elles ne sont que peu montrées.


C'est pas terrible. Le message empiète trop sur les scènes, du coup ça en devient trop lourd, à force de vouloir brandir un étendard. La quête n'est pas inintéressante : trouver sa place en société quand on en prend trop selon les autres, ce n'est pas simple. Mais cela manque de nuances, il aurait été plus efficace de montrer des situations plus particulières : certes on montre les chaises inadaptées, l'impatience des gens, les regards dégoûtés, mais c'est fait sans originalité, genre c'était une liste de choses à inclure, mais jamais l'auteure ne creuse vraiment ces situations, ces malaises, ils sont génériques.


C'est un peu maladroit lorsque l'auteure parle au travers de son personnage et lui fait dire qu'elle veut aller au-delà des stéréotypes, mais ce film n'est jamais qu'un assemblage de stéréotypes, on finit d'ailleurs en love story, notre héroïne ayant rencontré... un beau black ! Une ronde avec une black, si ça ce n'est pas un stéréotype (les blacks aiment les grosses, les grosses aiment les grosses queues endurantes) ? Il y a aussi le discours qui ne tient pas, on nous fait comprendre que Raphaëlle en fait un peu trop, qu'elle doit aussi comprendre que tout n'est pas lié à son combat, que les autres existent, et puis à la fin, on finit avec elle qui organise un happening dans la rue avec des rond(e)s qui dansent et expriment quelques revendications (et tout ça après qu'elle ait mal pris une remarque de son patron, plutôt ambiguë en plus). Au final le scénario est très convenu, avec des évolutions de personnages sans surprise ni inspiration, des conflits un peu trop basiques, des résolutions peu recherchées.


La mise en scène est celle d'un téléfilm français : une lumière plutôt plate, des plans gris, une caméra pas super inspirée mais qui fait le boulot, des décors lambdas, un montage rythmé, avec emphase lors des passages dramatiques. Les acteurs font bien le boulot y compris Juliette Katz, moins convaincu par celle qui joue son amie. L'intro quand elle était petite est très mal filmée, la scène n'est pas très bien écrite de base, la réalisation n'arrange rien. Ce qui me fait plus peur encore, c'est qu'on dirait que la réalisatrice ne voulait pas ou n'osait pas filmer les corps de ces gens ronds. Que ce soit lorsque l'héroïne se pèse (à la limite on peut comprendre mais bon, ça aurait été une mince, ça aurait été filmé plus librement) ou lorsque les gros se réunissent pour danser (la plupart du temps on voit des têtes et ils ont tous des gros manteaux). Je ne demandais pas un strip tease ni une orgie BBW, mais juste de filmer normalement et pourquoi pas montrer aussi que les rondeurs ça peut être sexy.


Bref, pas extra ce téléfilm.


PS : le titre, c'est lié à des dialogues avec une médecin qui essaie de déterminer la cause de son obésité (trauma, angoisse, ...) et ne signifie pas que je considère que c'est directement la responsabilité de la personne qui est obèse ; mais je suis conscient que c'est ce que sous-entend mon titre.

Fatpooper
4
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le 15 févr. 2022

Critique lue 365 fois

3 j'aime

Fatpooper

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