Mom and Dad Save the World creuse le sillon du film de vacances rocambolesques, sous-genre très en vogue dans les années 80 et 90 aux États-Unis grâce notamment au long métrage National Lampoon’s Vacation (Harold Ramis, 1983), énorme succès au box-office, et ses suites directes, jusqu’au remake récent signé John Francis Daley et Jonathan Goldstein (Vacation, 2015). L’intérêt que présente cette variation méconnue en France – pas d’édition à ce jour – réside dans son ambition ludique plutôt folledingue qui consiste à extraire un couple de parents désabusés pour les envoyer dans l’espace au volant de leur voiture familiale.


Un tel choix permet au long métrage de s’amuser des clichés de la culture américaine, et surtout du touriste américain en voyage à l’étranger : gavés de barres chocolatées, écrasés de bagages, aveuglés par leurs appareils photo, les protagonistes tirent de leur enlèvement un moyen de sortir de leur routine stérile pour retrouver le goût de l’aventure. Nul hasard si le récit est encadré par une même scène, à savoir l’épouse souhaitant faire l’amour avec son mari : au début, ce dernier décline en raison de sa fatigue et de son mal de dos ; à terme, ils s’embrassent sur le toit, une coupe de champagne à la main, plan plein de promesses. Nul hasard également si le film multiplie les blagues ou les sous-entendus sexuels, puisqu’il s’agit là de son propos de base qu’il explore en souterrain : raccorder des parents englués dans un quotidien machinal à leurs désirs premiers et toujours en vigueur.


Greg Beeman n’a pas la main légère et réalise un divertissement assez prévisible et redondant, mais qui dispose d’une belle inventivité visuelle et d’une partition mémorable que compose Jerry Goldsmith. Quelques trouvailles, notamment des champignons carnivores attaquant Dick dans les égouts ou un royaume extraterrestre défini par sa bêtise, rattrapent le jeu parodique des comédiens et l’absence de mise en scène véritable.

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le 1 juin 2021

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