Mon gâteau préféré par Adrien Meignan

Certes, on pourrait reprocher aux deux réalisateurs de ne s'intéresser ici qu'à la classe aisée de la société iranienne, comme l'a fait Reza Qias, critique iranien. C'est évident qu'un tel film ne montre pas pleinement toutes les réalités de l'Iran actuel.

Nous n'avons finalement, dans les salles occidentales qu'un faible aperçu de la violence du régime. Mais il ne faut pas oublier les contraintes et comment peut être perçu un tel film par les non-iranien·nes (majoritairement des occidentaux).

Mon gâteau préféré évoque des thèmes pourtant largement partagés dans le monde entier : la solitude des personnes âgées, le désir d'émancipation, le désir tout court transmit par les deux réalisateurs d'une manière utopiste que seul le cinéma permet.

On se demande au cœur du film si tout cela peut bel et bien exister en Iran. La menace existe bien évidemment. Elle plane et est aux aguets du moindre soupçon de bonheur qui s'éveille. Nous sommes pris dans la même ivresse que Mahin et Faramarz.

Cela est transmis avec justesse, sans tomber dans aucun excès. On pourrait se croire dans une comédie romantique comme celles que regarde Mahin à la télévision, mais tout vient rappeler le danger, l'interdit. Mon gâteau préféré vient briser cet interdit et nous emporte dans une insouciance retrouvée.