Une simple (mais colossale) hausse du ticket de train engendra en octobre 2019 une révolution sociale au Chili. Un million et demi de personnes dans les rues et c’est toute la constitution (de Pinochet) qui était remise en question. Comme à son habitude, Guzman plonge dans l’histoire de son pays et ici fait résonner ses luttes étudiantes de 1973 avec celles d’aujourd’hui, fait résonner Mon pays imaginaire (2022) avec La bataille du chili (1973), en faisant la chronique de ce soulèvement, filmant les manifestations et la guérilla au plus près entrecoupées d’entretiens variés avec des militants. C’est la transmission de cette lutte qui l’intéresse, de cette jeunesse toujours en quête d’une meilleure démocratie. Ici la parole est quasi entièrement donnée aux femmes. Et si le film se fait le témoin d’un bouleversement providentiel, puisque cette révolution conduit à la formation d’une nouvelle assemblée constituante laissant présager la mise en place d’une nouvelle constitution, le réel ne manquera pas de ternir cette image finalement utopique puisqu’en août dernier et par référendum, il n’était pas encore question d’en finir avec l’ère Pinochet.

JanosValuska
6
Écrit par

Créée

le 7 janv. 2023

Critique lue 19 fois

JanosValuska

Écrit par

Critique lue 19 fois

D'autres avis sur Mon pays imaginaire

Mon pays imaginaire
Diégétique
4

Nous sommes en guerre

Patricio Guzmán a perdu de sa superbe. Il réalise des documentaires depuis les années 70, mais aujourd'hui il semble ne plus comprendre son pays. À sa décharge, ça ne semble pas évident.Le parallèle...

le 31 oct. 2022

4 j'aime

Mon pays imaginaire
constancepillerault
8

Critique de Mon pays imaginaire par constancepillerault

Un documentaire remarquable, qui chronique l'explosion sociale (comme le dit Guzman) qui a démarré de façon informelle (et violente) il y a trois ans au Chili et qui a abouti à la formation d'une...

le 28 oct. 2022

3 j'aime

2

Mon pays imaginaire
Anarkiss666
8

¡Que se vayan todos!

Une fois que vous avez gobé une idéologie autoritaire difficile de comprendre les révoltes autonomes. Comme celles des GJ, elles n'ont pas de chefs, pas d'idéologies, elles sont spontanées,...

le 30 janv. 2023

1 j'aime

Du même critique

Titane
JanosValuska
5

The messy demon.

Quand Grave est sorti il y a quatre ans, ça m’avait enthousiasmé. Non pas que le film soit  parfait, loin de là, mais ça faisait tellement de bien de voir un premier film aussi intense...

le 24 juil. 2021

31 j'aime

5

La Maison des bois
JanosValuska
10

My childhood.

J’ai cette belle sensation que le film ne me quittera jamais, qu’il est déjà bien ancré dans ma mémoire, que je me souviendrai de cette maison, ce village, ce petit garçon pour toujours. J’ai...

le 21 nov. 2014

31 j'aime

4

Le Convoi de la peur
JanosValuska
10

Ensorcelés.

Il est certain que ce n’est pas le film qui me fera aimer Star Wars. Je n’ai jamais eu de grande estime pour la saga culte alors quand j’apprends que les deux films sont sortis en même temps en salle...

le 10 déc. 2013

27 j'aime

6